RDC : 3 millions des creuseurs artisanaux sans ZEA

RDC : 3 millions des creuseurs artisanaux sans ZEA

Le secteur minier de la  RDC compte à ce jour plus de 3millions des creuseurs artisanaux. Ces chiffres ont été avancés ce mardi par le ministre des mines Louis Watum au cours du forum Makutano. Cependant, une réalité persistante demeure. Le pays ne dispose pas de zones d’exploitation minière artisanale, ZEA réellement opérationnelle. Pour relever ce défi, le ministre des mines a déclaré engager des reformes du secteur minier artisanal en disponibilisant des ZEA. 

Que ce soit dans les carrières minières de Kolwezi, de Likasi , de Manono ou  meme de Walikale, la scène est la même. Des milliers de jeunes, parfois à peine majeurs, munis de pioches et de sacs, tentent d’extraire quelques kilos de cobalt, de cuivre ou de cassitérite.  Les conditions de travail sont déplorables dans la majorité des sites.

En outre, ces exploitants travaillent sur des sites improvisés, soit à proximité  ou dans les concessions industrielles. Le ministre des mines Louis Watum reconnait ce tableau sombre du secteur minier artisanal.  » Le pays compte plus de 3 millions des jeunes creuseurs artisanaux. Leur âge varie entre 15 et 35 ans. Ila envahissent les concessions comme celles de Glencore et tant d’autres , déplore le ministre.

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L’absence de ZEA, des vies en danger

La création des Zones d’Exploitation Minière Artisanale, ZEA, est prévue par la code minier. Ces zones sont des espaces clairement délimités, sécurisés et gérés, où les creuseurs travaillent légalement. Mais dans la pratique, ces zones restent rares et la ou elles existent, elles ne peuvent accueillir les 3 millions des jeunes. Les conséquences sont lourdes. En effet, dans le secteur artisanal, on enregistre régulièrement des conflits violents entre creuseurs et entreprises industrielles. C’est le cas notamment à Kolwezi ou des tensions persistent entre les exploitants artisanaux et l’entreprise KCC. 

L’absence des ZEA a également comme conséquence une exploitation minière par des intermédiaires ainsi que la présente persistante des enfants. Parmi les creuseurs, les plus jeunes ont l’âge de 15 indique le ministre. Par ailleurs, l’exploitation artisanales dans des zones non sécurisées augmente le nombre des accidents mortels. Le dernier cas en date est celui qui s’est produit sur le site de Mulondo ou 35 creuseurs sont morts selon les chiffres officiels.

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Le ministre des mines promet des ZEA

Face à la pression sociale ,le ministère des Mines affirme avoir fait de la création de ZEA « une priorité urgente ». L’objectif est de doter les creuseurs de sites dédiés et et sécuriser les travailleurs. Les millions des jeunes oeuvrant dans ce secteur ont été abandonné, reconnait le ministre Watum.  »Le gouvernement ne leur a donné un plan de carrière ou un avenir. Cependant, certains se sont organisés en coopératives, dit-il.

64 zones d’exploitation minières artisanales viables sont déjà identifiées  et retenues, assure le ministre. Mais Louis Watum veut aller plus loin.  »J’exerce une pression sur mes services pour arriver à des centaines des ZEA. Ainsi, nous allons sortir les creuseurs des zones industrielles et les placer dans des conditions de travail les moins pénibles », soutient-il.

Les creuseurs artisanaux, entre espoir et scepticisme

Sur les sites miniers, la nouvelle suscite un mélange d’enthousiasme et de méfiance. A Kolwezi par exemple, des responsables des coopératives minières ont acceuilli favorablement  la nouvelle de la création de 64 ZEA. Cependant, elles exigent  des critères de transparence dans l’attribution de ces zones minières artisanales.

Mais d’autres redoutent une promesse de plus, jamais concrétisée.   »Annoncer des zones ne suffit pas car les politiciens Congolais font trop des promesses. Il faut rendre accessibles et sécurisées ces ZEA  » déclare un juriste de Lubumbashi qui s’intéresse au secteur minier. Dieudonné Manunga, chargé des mines à la chefferie des Basanga dans le territoire de Kambove attend du ministre des mines la concrétisation de sa décision.  » Les jeunes souffrent, ils travaillent pour leur survie pourtant, ils sont souvent malmenés à cause du manque des ZEA. Les zones qui leur seront dédiées doivent être sécurisées contre les prédateurs, dit-il.

Du coté de Kolwezi, nous apprenons que le service de SAEMAP procèdent à l’identification des coopératives minières viables. Cette liste sera ensuite présentée au ministère des mines avant le processus d’octroi des 64 zones d’exploitation minière artisanale.