RDC – Accès à l’eau potable : un défi à l’horizon 2035 

RDC – Accès à l’eau potable : un défi à l’horizon 2035 

D’ici 2035, la République démocratique du Congo veut porter l’accès à l’eau potable à 90 % en milieu urbain et 70 % en zones rurales. Une ambition assumée. Elle figure au cœur de la Politique nationale du service public de l’eau (PNSPE), adoptée en Conseil des ministres le 26 décembre 2025.

Il s’agit d’un cap clair et d’un virage stratégique. Il s’agit également d’un contraste saisissant avec la réalité actuelle. Car seulement 35 % de la population a aujourd’hui accès à une eau potable sécurisée.

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Partir de 35 % pour viser 90 % ?

Le point de départ reste brutal. En effet, dans de nombreuses villes, l’eau arrive par intermittence. C’est le cas de la cité Mama Yemo à Kinshasa, où depuis plus d’un mois l’eau ne coule pas au robinet. C’est également le cas au quartier Bel Air dans la commune de Dilala à Kolwezi, les habitants n’ont pas accès à l’eau potable. Le quartier ne compte que quelques puits de forage. Dans les campagnes, elle se puise encore dans les rivières, les puits non protégés ou les sources à ciel ouvert.

Pourtant, la PNSPE fait un pari audacieux. Celui de transformer un service défaillant en service universel. Le document ne se limite pas à un diagnostic. Il projette. En ville, atteindre 9 personnes sur 10 connectées à un service d’eau potable fonctionnel. À la campagne, garantir l’accès à 7 personnes sur 10, là où l’État reste souvent absent.

Pour matérialiser cette vision, cela implique de mettre en place des milliers de kilomètres de réseaux.  Il faut également mettre en place des stations de traitement ou des forages. Et cela implique des financements importants. Cependant, le budget de l’État ne reflète pas cette ambition.   Par exemple, dans les prévisions budgétaires de 2026, l’eau ne sera financée qu’avec 2 130 685 657 CDF, soit 968 493 USD.

En outre, selon les projections du budget jusqu’en 2028, les fonds alloués aux ressources hydrauliques (eau et électricité) ne dépassent pas 5 % du budget général.  Pourtant Atteindre 90 % et 70 % exige des financements massifs.

Ce qui est positif, c’est que la RDC dispose de ressources hydriques abondantes. Selon le ministère des Ressources hydrauliques et d’Électricité, la RDC dispose d’un potentiel hydroélectrique exceptionnel. Il est estimé à plus de 100 000 MW, soit environ 13 % du potentiel mondial. Mais l’accès reste inégal. 2035 n’est pas loin.  Pour ceux qui espèrent un accès à l’eau potable, le compte à rebours commence maintenant.

 

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