Journée mondiale des enfants disparus: à Lubumbashi, des parents victimes s’expriment

Journée mondiale des enfants disparus: à Lubumbashi, des parents victimes s’expriment

En RDC, des milliers d’enfants sont portés disparus tandis suite aux crises des déplacements des populations qui ne cesse de s’aggraver. Feza, 51 ans, affirme que ses enfants ont été enlevés, et probablement tués, lorsque leur village a été attaqué au Tanganyika.

Déplacée par les combats dans la province du Tanganyika, en République démocratique du Congo, Feza vit aujourd’hui à Lubumbashi dans la commune de la Ruashi. Elle fait partie des nombreux parents anxieux et endeuillés suite à la disparition de leurs enfants.

« Les rebelles ont fait irruption dans nos villages, ils se sont emparer de nos enfants et ont  disparu avec eux », dit-elle. « Ils violent les filles et les découpent en morceaux à la machette. »

Ndiba Kaité, 52 ans, considère qu’elle fait partie des plus chanceuses. Ses cinq filles adolescentes ont été kidnappées en décembre 2016 et retenues prisonnières en brousse pendant cinq mois où elles ont été affamées, battues et abusées.

«Aujourd’hui, où j’ai retrouvé mes enfants, je suis  heureuse car la plupart de ceux qui ont été enlevés ne sont jamais revenus. »

Ndiba a désespérément cherché ses filles disparues depuis 2016. Avec l’assistance du Comité international de la Croix Rouge (CICR) , elle a finalement pu négocier leur libération. Mais les traumatismes lourds, à la fois physiques et psychologiques, que ses filles ont endurés continuent de les hanter.

«Voilà dans quel état terrible  elles sont», raconte-t-elle. « Elles sont tellement maigres. Elles ont les pieds blessés. Elles ont changé de couleur. Leurs yeux  sont remplis de tristesse. Mais aujourd’hui j’ai retrouvé mes enfants, je suis  heureuse car la plupart de ceux qui ont été enlevés ne sont jamais revenus. »

« Nous n’aurions jamais pensé qu’ils enlèveraient nos enfants », dit Faiza (au centre, en jupe rouge), assise au milieu d’autres mères qui partagent son chagrin. « Ils doivent être morts maintenant. »

 

« Nous n’aurions jamais pensé qu’on retrouveraient nos enfants », dit Feza, assise au milieu d’autres mères qui partagent son chagrin.

Ceux qui ont fui pour protéger leur vie dans la province du Tanganyika témoignent d’une épouvantable violence auprès des employés d’une organisation partenaire duCICR, en charge de la protection. Ils font état de massacres, d’enlèvements et de viols lorsque leurs villages ont été attaqués.

De plus en plus d’enfants sont portés disparus avec l’aggravation de la crise de déplacements. Le nombre exact est inconnu, mais les travailleurs humanitaires pensent qu’il pourrait y avoir des milliers de cas.

Les équipes du CICR  et de ses partenaires se rendent régulièrement dans les sites accueillant des déplacés internes pour aider à identifier les enfants non accompagnés et séparés de leurs familles afin de mieux les protéger et de les ramener enfin à leurs parents.