Lualaba : les agriculteurs de Busanga, des promesses d’une indemnisation incertaine

Lualaba : les agriculteurs de Busanga, des promesses d’une indemnisation incertaine

Le 29 mai dernier  le Ministre de l’Énergie accordé un délai de 48 aux villageois et agriculteurs de partir de leurs terres pour permettre à l’entreprise Sicohydro qui exécute un projet de la construction d’un barrage  de procéder au remplissage de bassin  de retenu, une activité qui va inonder les champs des agriculteurs impactés par ce projet, mais non encore indemnisés.  Ces derniers avaient décidé de se battre jusqu’à leur indemnisation.  Le dimanche dernier, ils ont reçu des promesses d’une indemnisation. Celle-ci reste incertaine pour la Société Civile qui suit de près la situation.

La Société Civile et notamment Mwangaza,  une plateforme regroupant les organisations qui œuvrent dans le secteur de l’énergie  était monté au créneau pour dénoncer cette situation.  Elle avait recommandé au gouvernement  de suspendre l’opération de remplissage du bassin en attendant l’indemnisation des cultivateurs. Malheureusement Sicohydro a déjà commencé cette activité qui prendre 120 jours et c’est sans tenir compte des cris et des droits  de cette communauté.

Sont concernés par cette situation une centaine d’agriculteurs des villages Disanga, Wata-Mulonda, Kibese, Wafinia et Kimba bantu, dit 48 heures. Paulin Kapumba  l’un cultivateur affirme que Sicohydro a contacté le gouvernement provincial du Lualaba  pour qu’une commission soit mise en place. « Déjà le dimanche, le gouvernement nous a promis de faire le nécessaire ». Explique Paulin Kapumba soulagé.

Cet enthousiasme n’est pas partagé par la plateforme Mwangaza. Freddy Kasongo de l’ONG Observatoire  d’Études et d’Appui à la Responsabilité Sociétale et environnementale OEARSE  membre de cette plateforme ,  tout en saluant l’initiative du gouvernement provincial du Lualaba   exprime ses craintes quant à la réalisation de cette promesse, car l’Entreprise en charge du Barrage continue avec l’opération de remplissage du bassin de retenu. « Nous saluons au niveau de l’observatoire d’études et d’appuis à la responsabilité sociale et environnementale OEARSE en sigle, la promesse de l’autorité provincial qui cherche à voir une possibilité de prendre en charge les cultivateurs. Mais nous regrettons parce qu’alors que les victimes sont en attentes de leurs indemnisations juste et équitable, l’entreprise SICOHYDRO poursuit le travail de remplissage de Busanga depuis le lundi 31 mai. » Il pense également que tant l’opération se poursuivra, l’indemnisation reste incertaine : « Nous regrettons que cette opération puisse effacer des traces en inondent les champs des cultivateurs sans que ceux-ci soient indemnisés. »

Freddy Kasongo réitère la demande «  autorités du pays à ordonner la suspension immédiate de l’opération du remplissage du bassin de retenu de la Centrale Hydroélectrique de Busanga , et de s’assurer que la SICOHYDRO indemnise préalablement les victimes  avant ma reprise de l’opération. »