Lubumbashi : la mise en œuvre du droit à l’eau  à rude épreuve au quartier Mégastore

Lubumbashi : la mise en œuvre du droit à l’eau  à rude épreuve au quartier Mégastore

Dans le quartier Mégastore à 7 km du centre-ville de la ville de Lubumbashi, l’eau est une denrée rare. Aucun robinet de Régie des eaux n’est installé, les habitants se ruent vers les «  bornes fontaines construites par le gouvernement Provincial et quelques-unes par des particuliers. La majorité d’entre eux utilisent l’eau de puits. Dans cette partie de la ville, l’exercice du droit à l’eau pose un sérieux problème.

Martine Kimba, la trentaine révolue, un enfant sur le dos, elle fait sa lessive.  Elle utilise l’eau du puits qui se trouve dans la parcelle. C’est la même eau qu’elle utilise pour boire et pour cuisiner. Dans ce quartier appelé Mégastore, un quartier situé à 7 km du centre-ville de Lubumbashi,  l’eau potable est une denrée rare.  Aucun robinet, juste  trois bornes fontaines  construit par l’État et quelques-unes par des privés pour une population estimés à près de cinq mille personnes.

 

Martine Kimba n’est pas la seule dans cette  situation sa voisine connait le même problème. ici c’est près de 50%  de la population qui utilise l’eau de puits, confirme Willy Mfumu Chef du quartier Megastore.Et pourtant l’article 48 de la constitution insiste sur le fait que l’État garantit  « le droit d’accès à l’eau potable « . Le pacte International relatif  aux droits économiques, sociaux et culturels , adopté  par la RDC en 1976 à son article 11 classifie l’eau comme un droit fondamental.

Cette habitante du quartier comme la plupart ignorent que l’eau est un droit. elle ignore également que l’État a non seulement l’obligation de garantir à tous l’accès  à l’eau mais de veuillez à ce qu’elle soit disponible et potable.

Jeanne Mwamini , une autre habitante , elle a un autre problème , l’eau  des bornes fontaines coute chère:  «  un bidon d’eau coute 100 FC congolais, nous qui avons des familles nombreuses, il faut entre 7 ou 8 bidons par jour soit au moins 0,4 quatre dollars par jour ou 12 dollars par mois . « Pour nous, 12 dollars par mois, c’est exorbitant ». Ces femmes comme d’autres  personnes rencontrées dans le quartier, estiment la mise en œuvre du droit à l’eau  pose des sérieux problèmes notamment de disponibilité, accessibilité, d’acceptabilité  ainsi que d’adaptabilité.

L’eau indisponible  ou inaccessible ?

Bien que le gouvernement provincial a mis à la disposition de cette population trois bornes fontaines. Ces dernières ne correspondent pas aux besoins de la population et n’a pas tenu compte des avis de la population sur leur emplacement .«  Nous avons  trois bornes fontaines construites par l’État, mais c’est peu pour cette population « . deplore Willy Mfumu, chef de ce quartier. Une borne fontaine pour à peu près  mille  cinq cents personnes. « Trois bornes pour cette population, c’est insuffisant «  estime t-il encore. Car certain coin du quartier  ne dispose même  pas d’une borne fontaine ni des robinets », regrette encore le chef de quartier Mégastore. Ce qui explique pourquoi certains sont obligés d’utiliser l’eau de puits qui du reste n’est pas potable.

Un jeune soudeur du nom de Michel  explique que vue que les bornes fontaines ne sont pas assez nombreuses, certaines personnes doivent faire parfois 1 km avec des bidons d’eau sur la tête pour avoir de l’eau potable.  La mise en œuvre de ces droits pose un sérieux problème d’accessibilité, mais aussi d’acceptabilité et d’adaptabilité . En plus du fait qu’il y a très peu de source d’eau, le prix appliquer est exorbitant et ne permet pas à chaque membre de la communauté d’avoir l’eau potable. Entre 0,2 dollar et 0,4 dollar  par jour une population vivant avec moins d’un dollar par jour, c’ est énorme, explique Jean Claude rencontré devant son dépôt de vente de Ciment.

De l’inaccessibilité à l’eau potable  à la violation du droit à la santé

« Parfois, nos enfants font la diarrhée et ont des boutons, je crois, c’est à cause de l’eau que j’utilise », explique Martine Kimba. Bien que ce quartier n’est pas sujet à des épidémies de choléra et autres, la plupart des maladies  dont souffrent  cette population peut être imputées à l’utilisation d’une eau  impropre à la consommation.  Dans un centre de santé, un responsable qui a voulu garder l’anonymat reconnait que la plupart des malades que reçoit le centre  reçoivent dont les enfants souffrent de la diarrhée, de la fièvre typhoïde et des acnés qui peuvent être imputé à l’utilisation d’une eau impropre. Ce qui est une violation au droit à la santé.

Saisi sur la question du droit à l’eau au quartier Mégastore, Maitre Joseph  Momat Kongolo coordonnateur provincial de  la commission Nationale des droits de l’Homme de la RDC section du Katanga  a promis de diligenter une enquête : « déjà à travers cette interview, vous nous saisissez et nous , nous allons diligenter une enquête ». A-t-il promis ? Et il ajoute : « si nous documentons ce cas, nous le mettrons dans notre rapport qui sera  destiné à l’Assemblée Nationale ».

Il faut dire que selon le PIDESC, lorsqu’il y a des failles dans le respect ou la mise en œuvre d’un droit, comme le dans le cas présent le droit à l’eau des habitants du quartier Mégastore, il s’agit ni moins ni plus d’une violation de ce droit par l’État. Et pourtant, en adoptant le PIDSC , l’État Congolais a reconnus conformément au préambule du dit pacte, que le droit à l’eau découlent de la dignité inhérente à la personne humaine et que pour qu’il soit réalisé « des conditions permettant à chacun de jouir de ses droits économiques, sociaux et culturels, aussi bien que de ses droits civils et politiques, doivent  créer ». Ce qui n’a pas été fait dans ce quartier de la ville de Lubumbashi.