Lubumbashi : le témoignage glaçant d’une femme atteinte du VIH Sida suite au viol collectif a la prison de la Kasapa il y a un an

Lubumbashi : le témoignage glaçant d’une femme atteinte du VIH Sida suite au viol collectif a la prison de la Kasapa il y a un an

Elle témoigne sous anonymat, elle raconte cette histoire à vous glacer le sang une année après la dure réalité est là et elle est pénible. Joséphine*(son nom a été changé) est l’une de 56 femmes victimes du viol collectif dans la prison de la Kasapa du 25 au 27 septembre 2020.
Joséphine n’a pas eu de chance. Arrêtée pour des faits bénins : querelle avec l’une de ses voisines qui a dégénéré. Transféré à la prison le 22 septembre 2020 comme prévenue, alors qu’elle espérait que son dossier soit fixé dans les jours qui allaient suivre, elle va vivre des évènements inoubliables qui ont à jamais changé le cours de sa vie.
25 septembre 2020, un jour ordinaire qui se transforme en cauchemar
Ce 25 septembre , raconte Joséphine ,était un jour comme les autres. Elle comme la cinquantaine des prisonnières ont passé une journée ordinaire. « A 16 heures , nous sommes rentrées dans les pavillons réservés pour femmes. Ensuite nous avons entendu des bruits, et quelqu’un nous a rapporté qu’il y a tentative d’évasion ». Explique Joséphine. Et le monde de Joséphine a basculé. Les prisonniers ont mis le feu aux différents pavillons et un prisonnier a cassé les serrures et elle et ses codétenues ont été obligé de sortir et se sont réfugiés sous un arbre. « Nous avons passés la nuit-là, c’est le lendemain que les autres prisonniers ont décidés de faire leur sale besogne ». Ajoute encore Joséphine.
Elle, tout comme les autres subit un viol collectif : « ils étaient tellement nombreux que même si on pouvait crier ça ne servait à rien », dit-elle avec émotion dans la voix et de continuer : « les hommes de différentes carrures m’ont violés et de diverses manières. J’ai saigné, j’étais fatiguée, j’avais des douleurs, j’ai pleuré, les jours qui ont suivi je ne pouvais même pas prendre un bain intime tant il y avait des blessures ». Raconte Joséphine les larmes dans les yeux. » « Jusqu’aujourd’hui une année après , mon corps et surtout mon organe génital est en souffrance ». Nous explique-t-elle.
Elle est atteinte du VIH sida, sa vie conjugale en péril
Joséphine est doublement, voire triplement impactée par ces évènements. Plus de deux mois après lors du passage à la prison de l’ONG Médecins sans Frontières soit au début du mois de décembre 2020, elle a été diagnostiquée porteuse du Virus du VIH Sida. Hors, micro, elle explique :. « Je suis malade, et je ne peux pas le dire, je ne l’ai même pas dit à mon entourage, ils croient que je souffre d’une autre maladie ».
Il faut dire que Joséphine et d’autres victimes n’ont reçu des soins post viol que 5 jours après les incidents soit le 30 septembre alors que le délai pour administrer ces soins est de 72 heures.
Libéré au mois de décembre 2020, elle est retournée dans sa famille, mais depuis , Joséphine n’a plus de vie sexuelle « Avec mon mari j’ai décidé de n’ai pas avoir un contact physique parce que je ressens encore des douleurs, mais aussi à cause de mon état sérologique », confie-t-elle. « Je n’ai toujours pas informé mon conjoint que je suis malade du Sida par peur de perdre mon mariage », dit-elle désespérée. Car Joséphine est épouse et mère de famille. Elle a peur d’être rejetée alors qu’elle souffre déjà d’un sentiment de honte.
Il faut dire que Joséphine n’est pas la seule dans cette situation difficile, deux autres femmes ont été diagnostiquées positives , 16 femmes dont une mineure sont tombées enceinte suite à ce viol collectif informe le récent rapport de Human  Right Watch
Le pire dans cette histoire, c’est l’absence de la justice : « nous attendons que l’État congolais se souvienne de nous, mais surtout que la justice fasse son travail » et d’insister : « je sais que je suis condamnée à mort, mais je voudrais que justice soit rendue ».
Il faut rappeler que ces tristes évènements sont survenus le 25 septembre 2020, vers 16 heures .15 prisonniers qui avaient été placé en cellule disciplinaire maitrisent leurs gardiens et s’évadent de leur cellule, prennent d’assaut la prison. D’autres prisonniers se sont joints à eux. Trois jours après, un groupe a réussi à mettre fin à l’assaut en livrant les fauteurs des troubles aux autorités. Et durant ces 3 jours Joséphine et les 55 autres femmes ont été violées massivement.