RDC-40 éme anniversaire de l’UDPS : trop   de discours, peu d’actions concrètes

RDC-40 éme anniversaire de l’UDPS : trop   de discours, peu d’actions concrètes

L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) célèbre ses 40 ans ce 15 févier 2022.  Ce parti politique a donné au pays, la RD Congo, l’actuel Président de la République, en la personne de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Face à quantité de défis ; malgré tout, la population est impatiente de voir ce parti politique concrétiser sa vision basée sur la « sociale démocratie ». 

L’avènement de l’UDPS au sommet du pouvoir d’Etat en RD Congo a été porteur de beaucoup d’espoir pour tous les congolais de l’intérieur et de l’extérieur, la diaspora. Cet espoir a été également porté par certains pays africains qui compte sur la stabilité politique, et sécuritaire de ce grand pays au cœur de l’Afrique pour son décollage et le leur.  L’évidence de son potentiel touristique, géologique, agropastoral et dans d’autres domaines, la RDC n’attendait que l’avènement d’un bon leadership à la tête du pays et d’une bonne gouvernance à différents échelons pour que se déclenche le processus du développement   et du bien-être. L’UDPS a incarné cet espoir et ce à juste titre : par son combat politique contre la dictature et par ses discours.

L’occasion lui est donnée depuis les dernières élections présidentielles et législatives de décembre 2018. Le discours idéaliste est toujours sur les lèvres des cadres et des militants du pays. Par moment, ce parti appelé  » présidentiel » a tendance à se comporter comme dans l’opposition. Voilà qui justifie les dérives constatées même dans le chef de l’ex président ad intérim de ce parti (aujourd’hui exclu), Jean-Marc Kabund. En effet, les dérives sont repérées dans plusieurs hauts-cadres du parti. Sans nul doute, ce sont les réflexes de 37 ans passés dans l’opposition sur la rue ! espérons qu’ils sont aussi conscients de ce changement pour l’intérêt global de tout le pays. Et pourtant, les pères fondateurs de l’UDPS offrent un autre modèle !

 

Dans l’histoire de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), la lettre des treize parlementaires constitue et reste l’acte fondateur de l’opposition politique au Zaïre de Mobutu. En décembre 1980, treize membres du Parlement dont Etienne Tshisekedi d’heureuse mémoire avaient réuni leur audace politique teinté de patriotisme pour adresser une lettre ouverte au président Mobutu.  En effet, cette lettre fut depuis le coup d’État militaire du 24 novembre1965 par lequel le régime Mobutu s’était installé au pouvoir, la toute première contestation non-violente, sous forme d’une analyse critique et globale de l’ensemble du système politique du Maréchal Mobutu.

Dans ce document de cinquante-deux pages, les treize parlementaires y dénonçaient la dérive dictatoriale du régime et les conditions de vie dégradantes de la population.  Les 13 parlementaires n’auront jamais l’occasion pour remettre la lettre en main propre à Mobutu.

La lettre mit Mobutu en colère. Les 13 parlementaires sont arrêtés et jugés par la Cour suprême de justice après la levée de leur immunité.  Mobutu amnistie les parlementaires en janvier 1981. Mais le comité de discipline du MPR sanctionne les « 13 » pour « manquement grave » au parti. Ils perdent leur mandat et sont relégués dans leurs provinces d’origine respectives.

Une naissance douloureuse

Au lieu de sa dissolution, le groupe se reforme, se cimente et décide de créer un parti politique en janvier 1982. En clandestins, ils organisent des réunions en s’appuyant sur le fait que la constitution de 1967 leur donnait le droit de créer un deuxième parti politique à côté du parti-Etat, le MPR.  Mus par leur courage, leur détermination et leur vision, les 13 parlementaires à qui se sont ajoutés d’autres parlementaires avaient signé enfin l’acte constitutif du nouveau parti politique, l’Union pour la Démocratie et le progrès social (UDPS).

D’un commun accord, les membres du nouveau parti choisissent la date du 15 février comme jour de création de l’UDPS.  En mars 1982, les premiers membres du parti sont arrêtés. Ils sont conduits à la prison de Makala et jugés par la Cour de sûreté de l’Etat. Malgré les intimidations et les tortures dont ils furent l’objet, le groupe a poursuivi sa conquête de nouveaux membres et de l’espace.

En tant que mouvement politique d’opposition contre la dictature perpétrée  par les régimes du maréchal Mobutu et des Kabila, la genèse de  l’UDPS  remonte au  1er novembre1980, jour de la publication de la Lettre ouverte des Treize Parlementaires adressée au Président Mobutu.

La Lettre se terminait par dix propositions invitant Mobutu à démocratiser le système politique conformément aux aspirations profondes et légitimes de la population et au Manifeste de la Nsele, document fondateur du MPR qui, dans sa conception, faisait du MPR un parti politique démocratique à côté d’un deuxième parti politique dont la création était prévue à l’article 4 de la Constitution du 24juin1967. Pour les treize parlementaires donc, Mobutu était un déviationniste par rapport à l’essence même du MPR et un traître par rapport à l’aspiration profonde et légitime de la population à l’avènement d’un État démocratique, pluraliste et prospère au cœur de l’Afrique.

Au lieu d’écouter les treize parlementaires, Mobutu se livra à la répression (relégation dans leurs villages d’origine, emprisonnements, traitements cruels, inhumains et dégradants, tortures, bannissements, déchéance de leurs droits civils, politiques, sociaux…).

Au départ, Mobutu avait sous-estimé la détermination et la résistance intérieure des treize parlementaires et l’écho favorable que leur message avait eu chez nombreux compatriotes.  Mobutu obtint le résultat tout à fait opposé : plusieurs compatriotes sur toute l’étendue du pays et à l’extérieur de celui-ci rejoignirent le camp des treize parlementaires dans la lutte clandestine contre le régime de Mobutu.

L’opinion se souviendra que lors des  élections présidentielle et législatives,  organisées en 2006,  l’UDPS, a choisi de  les boycotter ; elle se décide  de prendre part à celles de 2011, avec Etienne Tshisekedi candidat à la présidence, mais sans succès,  car  c’ est son challenger Joseph Kabila qui fut proclamé vainqueur par la volonté de la Commission électorale nationale indépendante(CENI) dirigée  en ce temps par le pasteur Daniel Ngoie Mulunda, un proche de Joseph  Kabila.

Après la mort d’Étienne Tshisekedi en février 2017, Félix  Antoine Tshisekedi  est élu président de  l’UDPS. Le fils d’Étienne Tshisekedi se présente aux élections et décroche la présidence de la République Démocratique du Congo.  Ainsi, après 37 ans de lutte dans l’opposition, le parti cher à Etienne Tshisekedi est en position favorable pour matérialiser sa vision de sociale démocratie qu’elle a toujours prônée en dehors du pouvoir. Mais le contexte d’instabilité politique des deux premières années de son mandat dans l’alliance « contre nature » avec le camp de son prédécesseur Joseph Kabila est l’une des causes du statuquo. Quoi qu’il en soit, l’UDPS est attendue au rendez-vous des actes au compte de l’amélioration des conditions sociales de la population en lieu et place des discours qui semblent du vain bruit et une confession d’échec.