RDC : Denis Mukwege interpelle le gouvernement Congolais sur la mise en application des recommandations du rapport Mapping

RDC : Denis Mukwege interpelle le gouvernement Congolais sur la mise en application des recommandations du rapport Mapping

Le Docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix 2018 interpelle le gouvernement Congolais sur la mise en application rapide des recommandations du rapport Mapping. Il y a près de vingt ans, des experts des Nations Unies ont documenté plus de 600 cas des violations graves des droits de l’homme commis en RDC entre 1993 et 2003. Pour le Docteur Denis Mukwege, il n’y aura pas de paix en RDC sans justice et la justice ne se négocie pas. Cet artisan de la paix a fait cette déclaration ce mercredi à Lubumbashi lors de la conférence sur le ‘’ Viol comme arme de guerre’’.

Pour le docteur Denis Mukwege il est important que le gouvernement fasse vite pour préserver les preuves. « Il faudrait que le gouvernement aille vite puisque si le Président a demandé au gouvernement de mettre à son agenda la justice transitionnelle, je pense que ce document sera crucial pour construire des preuves. Aujourd’hui, nous pensons que si au Congo, on pouvait déjà commencer…Il faut faire des exhumations, il faut conserver les preuves…. Et tout ça, il faut un cadre juridique pour pouvoir le faire. Et nous, nous avons proposé un document pour avoir une stratégie nationale de justice transitionnelle en République Démocratique du Congo. Je pense que, comme société civile, nous avons fait notre devoir et nous continuons à pousser. Il faut absolument que le gouvernement fasse sa part ».

En tant que défenseur des droits de l’homme, Denis Mukwege insiste sur la justice car selon lui il n’ya pas de paix sans justice. « Nous ne pouvons pas espérer avoir la paix sans justice et la question de la justice ne se négocie pas. Nous devons réclamer la justice haut et fort ».

Le Rapport Mapping des Nations unies, publié le 1er octobre 2010, dresse un inventaire des 617 incidents les plus violents commis en RDC durant la période de 1993 à 2003. A cette époque, la RDC a été théâtre de graves exactions commises dans le cadre de deux conflits régionaux opérés sur le territoire congolais. Selon les sources, on estime que plusieurs centaines de milliers voire des millions de personnes sont mortes des conséquences directes ou indirectes de ces conflits, sans compter les graves violations des droits humains parmi lesquelles l’usage de la torture et des violences sexuelles dont ont été victimes de nombreuses femmes et filles dans le pays. Pourtant, encore aujourd’hui, leurs auteurs restent impunis.

Lors de la commémoration de dix ans de la publication de ce rapport, Felix Antoine Tshisekedi avait estimé que « le rapport Mapping n’a pas été fait par des Congolais, c’est un rapport d’experts, Ils ne l’ont pas fait dans le but de charger des personnes. Justice doit être faite pour toutes les victimes au Congo et ailleurs, dans la région ».

De son côté le prix Nobel de la Paix invite le gouvernement à faire sa part  afin d’éviter de perdre des traces des crimes commis.