Éventuelle candidature de Kabila : pour un deuxième ou troisième ?
Les hostilités ont été lancées par le chef de travaux MIRINDI qui, au cours d’une conférence débat à Kinshasa, avait affirmé que le chef de l’État actuel peut briguer un autre mandat, ce qui sera pour lui le deuxième mandat, contrairement à ceux qui pensent qu’il a déjà épuisé ses deux mandats constitutionnels.
Le chef de travaux MIRINDI soutien sa théorie par le fait que la constitution a été changée en 2011 sur le mode d’élection du président de la république, passant d’un scrutin à deux tours, à un scrutin à un seul tour.
Interrogé à ce sujet, Maître Claudel TSHIKAMBA membre du PPRD estime que Mr MIRINDI « a soulevé un questionnement très intéressant, qui vaut son pesant d’or dans le monde scientifique ». Pour lui, il est important d’analyser cet aspect sur la forme de désignation du président, dans la mesure où il y a ambivalence entre 2006 ou le président a été élu à deux tours et 2011 où il a été élus à un seul tour.
Pour Maître Claudel ça ne sert à rien de s’agiter dans la mesure ou si le chef de l’État dépose sa candidature, c’est à la CENI de la valider ou pas et en cas de contentieux, c’est à la cour constitutionnelle, à qui reviendra la dernière décision.
À la question de savoir s’il faudra faire confiance à la cour constitutionnelle et si elle n’est pas inféodée ou pouvoir, Maitre Claudel estime qu’il faut avoir des preuves, des faits pour affirmer cela sinon c’est juste un procès d’intention, avant de conclure : ‘’ il faut dépassionner le débat et laisser libre cours à la cour constitutionnelle de trancher ’’.
Pour sa part, Maître Thomas LUPATA cadre de l’UDPS estime que ce genre des déclarations prouvent que l’UDPS avait raison de dire que la majorité cherche à rester illégalement au pouvoir et que ce n’est pas un procès d’intention que de le dire.
Sur le plan juridique Maître Thomas affirme que le fait de changer le nombre des tours pour l’élection présidentielle n’a aucun impact sur le comptage des mandats car ce n’est pas le mode d’élection qui avait été changé, c’est toujours le suffrage universel direct qui est d’application. Pour renchérir, Maître Thomas LUPATA évoque l’article 220 de la constitution qui énumère les matières qui ne peuvent être l’objet de révision, notamment : la forme républicaine de l’état, le nombre et la durée des mandats présidentiels. En conséquence la théorie de Maître MIRINDI ne tient pas debout. Avant de conclure : ‘’ il faut comprendre , que MIRINDI ne que le porte-parole du laboratoire politique de la majorité ’’.