L’économie de la RDC demeure fortement vulnérable face aux chocs extérieurs
C’est la déclaration du professeur Jean Louis Kayembe Directeur Général en charge de la politique monétaire et des opérations bancaires à la banque centrale du Congo (BCC). Premier intervenant au cours de la conférence économique de Lubumbashi qu’organise la Banque centrale du Congo sous le thème : « de la stabilisation à la croissance économique soutenue et durable en RDC , enjeux et perspectives ».
Dans ses propos, il a précisé que l’économie congolaise subit depuis des années, beaucoup de fluctuations marquées par des périodes de forte inflation avec des faibles croissances et celles de stabilité accompagnée d’une croissance robuste. Dans un passé récent la RDC a enregistré des chocs importants liés à la conjoncture extérieure défavorable ayant entrainé une forte dépréciation de la monnaie nationale, une forte inflation, et une baisse des réserves officielles du pays ainsi que celles des recettes publiques. Dans ce contexte, il a fallu une conjugaison des efforts pour mettre en application une série des mesures de riposte en vue de stabiliser l’économie.
Toutefois, en dépit de cette stabilité acquise l’orateur a affirmé que l’économie de la RDC demeure fortement vulnérable face aux chocs extérieurs. Il cite parmi ces chocs les injections des liquidités qui résultent des déficits de l’État par la BCC et qui constitue la principale source d’instabilité macroéconomique, l’instabilité politique qui nourrit les incertitudes, la carence de coordination entre les politiques conjoncturelles qui ne favorisent ni la quête ni la sauvegarde de la stabilité macroéconomique, et l’absence ou toute restriction à l’indépendance opérationnelle et financière effective de la BCC qui réduit son efficacité dans l’effort de stabilisation.
Pour lui, il s’avère donc nécessaire de réfléchir sur les reformes à mettre en œuvre pour renforcer la résilience de l’économie congolaise et consolider la stabilité du cadre macroéconomique afin de poser définitivement les jalons d’une croissance économique soutenue et durable.
Cette conférence économique qui va du 4 au 5 juin a pour objectif d’identifier sur base d’une analyse rétrospective de la situation économique et financière de la RDC les réformes majeures dont la mise en œuvre induirait d’importants effets d’entrainement sur les différents secteurs de l’économie nationale. Elle entend également formuler des recommandations concrètes et pertinentes à l’endroit du secteur public et privé en vue d’améliorer la contribution des uns et des autres à la stabilisation et à la relance de l’économie congolaise.