Haut-Katanga : 4 villages dans la localité de Kikanda privés d’accès à leur source d’eau et à leur cimetière

Haut-Katanga : 4 villages dans la localité de Kikanda privés d’accès à leur source d’eau et à leur cimetière

En effet l’entreprise de distribution d’eau minérale embouteillées, la Valley a depuis 2008 acquis la propriété des terres dans le groupement Shindaika à près de 20 kilomètres de Lubumbashi, sur la Route Kasenga et depuis un certain temps , elle a placé une clôture qui empêchent les habitants de cette localité à savoir les villages Shamako, Lupembe, Mulutula et Kayeye d’accéder à la source d’eau potable de Kikanda, au cimetière, aux champs et à la petite forêt qui pourvoie aux plantes médicinales.

Selon Maitre Hubert Tshiswaka directeur de l’institut des recherches pour les droits humains IRDH en sigle, organise qui a lancé l’alerte en publiant un communiqué de presse le weekend dernier, l’entreprise LA VALLEY bafoue les droits des communautés locales. Car cette entreprise ne respecte pas leurs droits fondamentaux, notamment ceux d’accéder à la source d’eau potable de Kikanda, au cimetière, aux champs et à la petite forêt qui pourvoie aux plantes médicinales et aux autres moyens de vivre tirés de la nature.

Quand la population a du mal à s’approvisionner en eau potable

L’accès à l’eau potable est un droit lié à au droit de la vie qui est l’un de droit fondamentaux. Mais force est de constater que les villageois du groupement Shindaika en sont privés car ne pouvant pas accéder à la source qui leur fournit de l’eau potable. L’entreprise ne leur permet pas d’accéder à cette source à des heures précises prévues par l’entreprise la Valley.

Le communiqué lance par l’IRDH , cite Monsieur Kyansa, âgé d’une quarantaine d’années et père de cinq enfants, habitant du village Kayeye, à cinq kilomètres de la source, a déclaré auprès des enquêteurs de l’IRDH que depuis qu’il est né, il ne connaît que la source de Kikanda comme unique lieu d’approvisionnement en eau potable. « Nous empêcher d’accéder à cette eau, est synonyme de rendre les quatre villages invivables ». Il faut dire que depuis cette mesure que les familles puisent l’eau à boire deux fois par jour, tôt le matin, avant d’aller au champ et en fin d’après-midi, pour la cuisine.

Les villageois ont du mal à enterrer leurs morts

En construisant son mur, l’accès au cimetière est devenu un calvaire pour les habitants de ce groupement. Un Chef de l’un de village, le chef Shamako estime que « par la construction de la clôture qui empêche d’accéder au cimetière, l’entreprise LA VALLEY viole nos droits fondamentaux. Cet acte perturbe nos croyances et le respect dû à nos morts. Par ailleurs, nous ne savons plus organiser sereinement des cérémonies d’enterrement des nouveaux morts ».

Le cimetière de Kikanda est l’un des cimetières répertoriés et réservés aux indigents, par la Mairie de Lubumbashi. Enterré les morts coûte les yeux de la tête. « Le sépulcre le moins cher, dans le cimetière voisin de KASANGIRI coûte mille cinq cents dollars (1.500,00 USD). »

Pas d’accès à leurs champs…..

Fort malheureusement, le mur de cette entreprise prive aussi les villageois accéder à leurs champs. Le Chef Lupembe se plaint auprès de l’IRDH du fait que les champs soient devenus inaccessibles. « Comment pouvons-nous vivre, si nous ne savons pas cultiver ? La terre est notre unique moyen de production des vivres. Une partie de nos récoltes est consommée et l’autre est vendue, afin de pourvoir à d’autres besoins ». Dans le même communiqué ,l’épouse du Chef regrette le fait qu’elle ne sache plus cueillir les Bowa (champignons), les Tukoto ou Tumkubi (chenilles), des fruits qu’on ne trouve que dans cette zone comme les Kisongole, Fungo, Masuku et Pundu, ou chasser les Tuteka (rats) et les Tululu (lapins).

Quid des droits bafoués …….

L’IRDH a dans ce communiqué epenglé le fait qu’en matière d’acquisition des concessions des milieux ruraux, le consentement des communautés locales organisées autour de leurs notables et le pouvoir coutumier, constitue le point de départ. Citant l’article 56 et 34 de la Constitution de la RDC, garantit le droit à la propriété […] collective acquis conformément à […] La coutume », et interdit tout acte, tout accord, tout arrangement ou tout autre fait, qui a pour conséquence de priver les personnes physiques de tout ou partie de leurs propres moyens d’existence tirés de leurs ressources ou de leurs richesses naturelles .

Voilà pourquoi l’IRDH invite La Valley de reconsidérer son interdiction d’accès par les villageois au cimetière, à la source d’eau potable, aux plantes médicinales, aux champs des villageois et autres moyens qui leur assurent la vie .

Cette institution promet que si rien ne change une action en justice sera intenté contre cette entreprise pour permettre à la population de recouvrir leurs droits.

 

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