RDC-La campagne électorale : à la Congolaise, on y va
Tous les députés provinciaux et nationaux sont en train de battre campagne ; une rude bataille électorale pour convaincre l’électorat pour accéder à l’hémicycle et au trône blanc. De façon générale, ce dernier n’est pas facile à convaincre sans manipulation sur base des expériences de 2006 et 2011. Il faut se préparer d’avance, et parfois user de jonglerie pour adhérer la population à sa candidature. Les élections aux couleurs régionales et tribales, la ruse politicienne sont des paramètres à maîtriser. Dans certaines contrées, c’est même le visa. Malgré tout, les dés sont jetés, le vin est tiré, il ne reste qu’à le boire. Dix sept candidats se disputent la présidence de la République Démocratique du Congo. Mais trois candidats seulement sont en vue. Eux seuls captivent l’attention du public, les autres étant soit leurs alliés soit de simples accompagnateurs.
Emanuel Shadary Ramazani, le candidat du FC ; Félix-Antoine Tshisekedi, le candidat de l’UDPS soutenu par l’UNC de Vital Kamerhe et Martin Fayulu, le candidat des conciliabules de Genève et le candidat unique de l’opposition soutenu par Moise Katumbi et Jean-Pierre Bemba, et une masse d’opérateurs économiques dans l’ombre, sont ces candidats en compétition.
Ce qui est observé pendant cette campagne électorale est dramatique. Hormis le fait que la campagne se caractérise par une froideur, elle est aussi marquée par des incidents liés à l’intolérance ainsi que des coups bas pour empêcher d’autres candidats à battre campagne, elle court pourtant vers son terme dont l’issue devra être les élections. Au-delà de ce constat, la façon de battre campagne est encore inquiétante pour les observateurs.
FCC la peur de s’afficher avec son candidat !
Fort des moyens de l’Etat, à travers les administratifs à son solde, Emmanuel Shadary est de moins en moins cité par les candidats députés de son obédience. Après son passage qui n’a pas laissé d’empreinte indélébile dans la population, les votants, toute la campagne de ce candidat improvisé à la candidature présidentielle se limite aux grosses effigies imposées aux croisements de grands artères de la province. D’ autre part, les candidats qui devraient poursuivre sa campagne l’on presque ignoré et le font oublié. C’est à peine qu’ils le citent dans leurs discours de campagne. Sur leurs effigies, le visage de leur candidat est absent.
Lamuka , Fayulu invisible sur les affiches des candidats !
Du coté de Lamuka, c’est pratiquement la même pièce de théâtre. Au lieu de l’effigie de Martin Fayulu, candidat unique présumé de l’opposition, les candidats députés de ce courant affiche le portrait de Moise Katumbi, leur icône, cet ambitieux opérateur économique, et pourtant hors course pour cette élection.
UDPS, l’on s’affiche sans se cacher….
Sur ce plan, Félix-Antoine Tshisekedi se démarque. Malgré l’insuffisance des moyens par comparaison aux deux autres candidats, celui-ci fait preuve de pragmatisme en utilisant les moyens de bord. Contrairement aux autres, les candidats députés de l’UDPS se montrent fiers de leur leader en affichant son portrait et son numéro sur leurs effigies de campagne.
Le comble est que la campagne qui devrait être basée sur des discours, ressemble plus au concert dont les chansons vantent les qualités personnelles des candidats, sans aucune relation avec la députation. Plus grave encore, les volants ignorent même la mission constitutionnelle dévolue aux députés. Plutôt que de se focaliser sur leur projet de société, leur projet de gouvernement, les candidats président se cantonne à faire des promesses mirobolantes. Au lieu de convaincre, ils se livrent une bataille des chiffres, des bains de foule comme si ces foules anonymes leur avaient déjà Comment allons-nous atterrir et avec quels lois allons-nous construire notre pays étant donné que le type d’hommes qui veulent constituer les parlements semblent ne pas maitriser la portée de la mission qui les attend. Tout ce qui les captive c’est seulement le goût du lucre, l’enrichissement rapide et les spectacles parlementaires : coup de sifflet, bagarre, etc. De quoi sera fait la RD Congo après ces élections ? L’incertitude. Malgré et contre tout, nous y allons à l’instar des moutons de panurge qui ne savent dire non à une classe politique Congolaise avec toute ses imperfections très caractéristiques, une génération des obstinées tels des ânes qui font fi de la volonté du peuple.
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