Lubumbashi – corruption dans le système judiciaire : les justiciables les premières victimes
Le système judiciaire de Lubumbashi est gangrené par la corruption. Qu’il s’agisse des commissariats de la police ou des parquets, les justiciables sont claires à ce sujet, la corruption a atteint des proportions inimaginables.
Lors des 5 clubs d’écoute organisé entre le mois de juin et le mois de novembre par l’union Congolaise des femmes des médias UCOFEM en sigle et financé par RCN justice et démocratie dans le cadre du projet Kuleta Haki près de 150 sur 300 participants tous des justiciables ont reconnus avoir fait face à la corruption dans le système judiciaire.
Au quartier Golf plateau dans la commune Annexe par exemple, des participants ont déclaré avoir payé des frais illégaux comme le transport des OPJ communément appelé Makolo en lingala ou encore les frais de la plainte. Au niveau du Parquets des grandes instances, ils ont parlé des Unités pour le Magistrat, les frais des plaintes ou encore la motivation des magistrats sans oublier des frais pour du papier et des stylos.
Les habitants du quartier Kampemba dans la commune portant le même nom, eux parlent même des montant déboursés auprès des OPJ et des Magistrats. Un jeune étudiant expliquant comment il avait été arrêté au commissariat du quartier Kampemba. « J’avais filmé des PCR entrain de tracasser un usager de la route. Un Policier de la police routière est venu m’arrêter et a saisi mon téléphone et mes syllabus ainsi que des notes des cours. » explique-t-il. « Au commissariat, mon ami a été arrêté et ses parents ont été obligé de payer une amande de 80 000 francs l’OPJ m’a demandé 50 000 francs congolais pour me libérer et pour que mes effets me soient restitués. Et comme je n’avais pas ce montant j’ai lui ai donné 10 000fc et il m’a remis mon téléphone et a exigé de l’argent pour que mes syllabus et autre me soient restituer.»
Dans le même quartier un autre explique que sa moto avait fait un accident et pour qu’il soit libérer au niveau du parquet le Magistrat avait exigé 100 000 francs et pire encore il a dû faire encore plusieurs autres démarches pour récupérer sa Moto.
Parfois, c’est la victime d’une infraction qui est obligé de payer pour avoir accès à la justice. Au quartier Kigoma dans la commune Annexe, un cadre de Base explique qu’une de ses assujettis avait été victime des coups et blessures et elle a perdu une dent. Le cadre de base explique que la victime avait été obligé de payer de l’argent pour l’ouverture de son dossier au parquet et en plus son dossier n’a jamais eu de suite. Elle estime que dans ce dossier surement le Magistrat avait reçu des pots des vins pour que le dossier n’évolue pas. Au total, elle avait dépensé 100 000 fc dont 60 000 fc à la police et 40 000 fc au parquet.
Les justiciable se plaignent également du trafic d’influence dans ce domaine. Dans ce même quartier, une dame victime de vol par une ses locataires, a vu celle-ci s’en tirer sans payer des amandes ou la restitution des biens volés. Surtout que cette dernière clamait haut et fort que la police de ce sous commissariat étaient dans ses poches.
Il faut dire que ces genres des témoignages sont légions. Les justiciables se disent souffrir de cette situation car la justice est le socle de tout. Ce qui est grave ce que tous ses frais sont remis directement soit dans les mains de l’OPJ ou du Magistrat alors que si frais il y a, ils doivent être payer à la banque via le service d’assiette que la Direction Générales des recettes ou DGRAD. Il est à noter également qu’à part les amandes transactionnelles qui varient entre 20 et 1000$, le justiciable ne peut payer aucun autre frais au commissariat ou au Parquet.
De plus la plupart de ces personnes sont pauvres et leur faire payer des frais illégaux comme les frais de plaintes, les carburants ou autres les appauvrissent encore plus. D’où l’importance de faire changer les choses dans ce domaine.