Lualaba : Quand les femmes sont interdites d’accès aux carrières suites aux superstitions
La problématique d’accès des femmes dans les carrières artisanales dans l’ex-Katanga a toujours été au cœur du débat. Car dans cette partie du pays à quelques exceptions près, les femmes sont interdites d’accès dans les sites miniers surtout des sites artisanaux. Ceci est dû à une superstition selon laquelle, une femme qui a son cycle menstruel si elle accède à une carrière les minerais vont disparaitre.
Cette tradition est très répandue principalement dans le Sud du pays où on dénombre plusieurs carrières d’exploitation du cuivre et du cobalt. Ainsi dans l’ex –Katanga, les femmes ne peuvent être qu’autour des carrières minières artisanales ou elles y développent des activités commerciales comme des Boutiques, des restaurants, des hôtels de fortune. Elles peuvent être aussi au nettoyage et triage des minerais bruts avec tous les risques car sans équipement adéquat. « Mon mari est au chômage, je fais ce travail afin de survivre avec mes enfants. On n’a pas le droit d’aller sur le site d’exploitation mais ici, je gagne un peu d’argent. » Explique Cathy une femme qui exerce ses activités autours la carrière artisanale du cuivre de Tulizembe.
Pour le chef MPALA, de la localité de Tenke ou cette pratique est encore de rigueur l’impureté due à la menstruation en est la raison majeure : « Une femme qui a ses menstruations et qui accède à un site d’exploitation minière, le met en péril. C’est là le vrai problème. Et par pudeur, on peut ne pas demander à une femme qui arrive sur le site, quel est son état. Même si la femme est géologue, il vaut mieux qu’elle n’entre pas dans une carrière même industrielle si elle est dans cet état ». Explique
Maître Grâce Tshoma, avocate et défenseur des droits des femmes qui en est été victime. S’est dit choquée et sidérée à la fois que des telles pratiques ont cours au 21em siècle, pour elle s’agit d’une discrimination. : « Je suis époustouflée, je suis sidérée. Aujourd’hui, on parle de l’égalité du genre, de l’autonomisation. Et si on octroie à une femme un permis d’exploitation et que le chef du village lui dit, vous ne pouvez pas. » Dit-elle.
Il faut dire que cette pratique ne contribue à l’autonomisation de la femme. Car si ‘elle est exploitante artisanale ou responsable d’une coopérative, elle ne pourra pas être à toutes les étapes de la production, elle risque même de se faire voler. Un plaidoyer doit être fait auprès des chefs des terres gardiens des coutumes pour que cette mesure soit revue.
Avec Denise Maheho