RDC :4 ONG exposent des préoccupations sur l’impact de l’exploitation minière sur les droits des communautés locales auprès l’ECOSOC
Dans le cadre du deuxième examen de la République démocratique du Congo (RDC) en 2021 au Comité des droits économiques, sociaux et culturels 4 ONG adressent leurs préoccupations sur l’impact de l’exploitation minière sur les droits des communautés locales en RDC.
Dans un rapport soumis depuis le 10 janvier 2020 au Comité des droits économiques, sociaux et culturels quatre ONG à savoir, Franciscans International, Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté RDC (WILPF RDC) et Cordaid (Catholic Organization for Relief and Development Aid), Dominicans for Justice and Peace (Order of Preachers) ont souhaité attirer l’attention du Comité sur l’impact du secteur minier sur les droits des communautés locales, particulièrement des femmes et des enfants, en République démocratique du Congo.
Ce rapport explique les ONG, vise à fournir au Comité des informations pour la Liste de points adressée à l’État parti, et à contribuer à l’examen de la mise en œuvre par la RDC des dispositions du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
Parmi les points relevés il y a, les expulsions forcées des communautés locales dans le secteur minier industriel. Selon ce rapport, dans l’ancienne province du Katanga par exemple, sur un total de 496.865 km 2 de terres, 356.220 sont occupées par les entreprises minières soit 71,69 % de terre. Entre 2002 et 2015 renseigne ce rapport, plus de 20 cas d’expulsions forcées des communautés ont été documentés dans les zones minières de la République Démocratique du Congo sans que les personnes et les plus récentes ont été répertoriés dans la Province du Lualaba aux alentours de la Ville de Kolwezi.
Autre point épinglé c’est la pauvreté généralisée dans laquelle vivent ces communautés et c’est malgré d’immenses revenus générés par le secteur minier industriel. Cette situation est due au manque de redistribution équitable des revenus du secteur à l’échelle nationale et locale. Les communautés vivant dans les zones minières n’ont pas accès à des services sociaux de qualité, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation, des infrastructures de base.
Les conditions de travail des femmes et des enfants dans les mines artisanales est l’autre qu’aborde ce rapport. Il indique par ailleurs que les conditions de travail des femmes dans les mines artisanales, échappent encore largement au contrôle de l’État, demeurent donc encore très préoccupantes. Les femmes travaillent dans les conditions les plus pénibles et du fait des croyances traditionnelles discriminatoires, les femmes sont reléguées à des tâches subalternes particulièrement toxiques, notamment à piler, trier et tamiser les minerais et les déchets sans aucune protection et cela sans aucune protection sans parler du fait qu’elles sont victimes de multiples formes de violences basées sur le genre et de violences sexuelles, dont le viol, le mariage forcé, la prostitution forcée .
S’agissant du travail des enfants dans le secteur minier artisanal, les 4 ONG notent sa persistance. Ce travail leur fait courir beaucoup de risques dont des blessures diverses ou l’étouffement en cas d’éboulements dû aux affaissements de terrain. En outre, les risques d’accidents mortels sont réels du fait de la venue soudaine d’eau dans les puits. De plus, les conditions opératoires du traitement des minerais peuvent être, à long terme, à l’origine de graves conséquences pour la santé de ces enfants. Mais surtout demeure un frein à une bonne éducation.
Elles ont formulé plusieurs questions qui devraient être adressée au gouvernement en vue d’améliorer l’impact des mines sur les communautés locales.