Lubumbashi: Makala vert , une alternative à la coupe de bois
05 Juin, c’est la journée mondiale de l’environnement. A cette occasion, le secrétaire général des Nations unies appelle tous les Etats à migrer vers une économie verte. En RDC, précisément à Lubumbashi, un groupe de jeunes dénommé CONGO VERT a initié une solution alternative à la coupe de bois
Il s’agit d’un combustible produit à la base des déchets organiques recyclés appelé MAKALA VERT. L’unité de production est implantée au quartier Cadastre dans la ville de Lubumbashi. Le groupe Congo vert emploi à ce jour 10 personnes et produit 10 tonnes de MAKALA VERT par jour. Christian Rubemb, chargé du management au sein du Groupe Congo Vert est conscient de l’impact de ce projet sur la protection de l’environnement
‘’Le taux de diminution de nos forêts est à 1.2% par an. Si on fait 30 ans, 32% de nos forêts seront partis. Donc il faudra juste faire ce calcul simple dans la tête et voir qu’il est vraiment urgent que nous puissions migrer vers d’autres formes de combustion.’’
Pour produire MAKALA VERT, le Groupe rassemble tous les déchets biodégradables comme l’explique Fidèle MUTEB l’un des initiateurs du projet
‘’La , nous venons de réceptionner des déchets qui proviennent des entreprises. Nous avons reçus des cartons, nous avons des papiers là-bas, ca, ce sont des déchets champêtres, là nous avons tout ce qui est déchets de jardin. Nous récupérons aussi des drèches ainsi que tout autre déchet à l’exception du sachet et du plastic. ‘’
Le processus de production et de conditionnement du MAKALA VERT se fait manuellement. L’usine ne compte à présent qu’une seule machine.
‘’Les déchets recueillis sont d’abord carbonisés. La poudre obtenue est en suite mélangée avec de l’amidon et converti en une patte noire. Celle-ci est versée dans la machine. Le produit fini est en forme de rondelle noire qui sont séchés principalement au soleil avant d’être conditionnés’’… déclare Fidèle Muteb.
Cette usine a une capacité de production de 10 tonnes de MAKALA VERT par jour. Et déjà, quelques Lushois, épris par la sauve garde de la terre, se sont tournés vers ce combustible écologique. C’est le cas du centre BALOU. Cet internat accueille environ 200 enfants vivant avec handicap mental. Il est construit à près de 7 Km du centre commercial de Lubumbashi. Pour nourrir ces enfants, le centre consomme en moyenne 10 tonnes du charbon de bois Makala, par mois. Selon Mme MAGUY MUSOLE, son responsable, en 20 ans d’existence de ce centre plus de 500 milles arbres de la concession ont été coupés et utilisés comme bois de chauffage.Un vrai desastre écologique affirme-t-elle
‘’ Au fait le Makala, comme charbon de bois , on l’achetait quand il pleuvait. Maintenant en temps normal, nous coupons nos arbres que tu vois autour de nous. Parce que notre terrain s’étend sur 27 hectares, il y a pas mal d’arbres que nous avons laissés pousser. Et après on a commencé à couper ces arbres là. Heureusement que MAKALA VERT est aujourd’hui disponible. Ainsi depuis deux mois, nous n’utilisons plus le charbon de bois et les arbres de notre concession sont protégés. Nous leur avons même donné chacun un nom ».
L’initiative de CONGO VERT est une expérience positive car chaque jour dans le monde c’est l’équivalent d’un terrain de foot de foret qui est détruit chaque seconde!
Le makala vert offre un autre avantage, assure Me Maguy Musole
‘’ La centre qui produit de ce combustible écologique est un très bon fertilisant. Nous avons expérimenté, nous l’avons utilisée dans notre potager et nous avons eu des très bonnes récoltes…’’
MAKALA VERT ,une alternative à l’assainissement de la ville de Lubumbashi
La ville de Lubumbashi est aujourd’hui confrontée au problème de gestion des immondices. Selon le maire Gislain BULUMA, la ville n’a pas des moyens conséquents pour relever le défi de son assainissement. Mais pour les experts du Groupe Congo vert, tous les déchets biodégradables constituent pour eux la matière première pour la production de MAKALA VERT.
Il suffit d’un créer un partenariat entre la mairie et le Groupe Congo Vert pour que la ville soit assainie, estime Fidèle MUTEB .