Haut-Katanga: le Ministre provincial de l’économie accusé d’instrumentaliser la justice dans l’affaire farine de maïs
Le Ministre provincial de l’économie est accusé d’avoir instiguer le Parquet Général près la Cour d’Appel de Lubumbashi l’arrestation Monsieur BANDIO MUNONGO Tony représentant de la société IMVUNGE avec qui le gouvernement provincial du Haut-Katanga avait conclu un contrat d’approvisionnement de la province en farine de maïs. D’après Justicia asbl qui alerte, Tony Bandio est détenu depuis 23 juin dernier et aucune confrontation n’a été organisée entre lui et le plaignant qui n’existerait pas.
L’affaire débute en septembre 2019,lorsque le gouvernement provincial du Haut-Katanga conclu un contrat d’approvisionnement de la province en farine de maïs avec la société IMVUNGE, représentée par Monsieur BANDIO MUNONGOTony. Dans ledit contrat, le gouvernement provincial s’était engagé d’exonérer l’importation de la farine de maïs pour une durée d’environ une année, soit de septembre 2019 à septembre 2020, tandis que l’entreprise IMVUNGE devrait recevoir officiellement plus ou moins 7.000.000 dollars pour importer près de 600.000 sacs de farine de maïs.
Dans un communiqué de presse Justicia asbl affirme que suite aux difficultés liées à la pandémie de laCovid-19 et à la non-exécution des obligations contractuelles par le Gouvernement provincial, les deux parties s’engageront à négocier la révision à la hausse du prix unitaire du maïs, soit de 10 à 15 dollars américains. Les négociations n’ayant pas abouti, Thierry MAGHOMA, ministre provincial de l’économie, invitera à son bureau BANDIO MUNONGO Tony pour l’y faire arrêter en date du 23 juin 2020.
Une violation de la procédure
Arrêté depuis le 23 Juin, BANDIO MUNONGO Tony n’a jamais été présenté en chambre de conseil selon la procédure pénale en la matière. JUSTICIA Asbl estime que cette arrestation et non seulement irrégulière, mais elle est également arbitraire, car ne reposant pas sur des faits infractionnels.
N’étant pas un agent de la fonction publique, Tony Bandio ne peut aucunement être poursuivi pour détournement des deniers publics selon l’article 145 du code pénal congolais qui dispose «tout fonctionnaire ou officier public, toute personne chargée d’un service public ou parastatal, toute personne représentant les intérêts de l’Etat ou d’une société étatique au sein d’une société privée, parastatale ou d’économie mixte en qualité d’administrateur, de gérant, de commissaire aux comptes ou à tout autre titre, tout mandataire ou préposé des personnes énumérées ci-dessus, qui aura détourné des deniers publics ou privés, des effets en tenant lieu, des pièces, titres, actes, effets mobiliers qui étaient entre ses mains, soit en vertu, soit à raison de sa charge, sera puni de un à vingt ans de travaux forcés…» Estime Timothée Mbuya président de Justicia Asbl. Il invite l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga qui a procédé à la mise en place d’une commission d’enquête à faire son travail en toute diligence et sans parti pris.
Justicia Asbl recommande au gouverneur de province d’interpeller son ministre de l’économie pour faire cesser l’instrumentalisation de la justice à des fins non avouées. Et au Conseil Supérieur de la Magistrature de se saisir du cas de l’Avocat général du Parquet général près la Cour d’Appel du Haut-Katanga qui visiblement trouve plaisir à détenir arbitrairement des citoyens.
Joint au téléphone plusieurs fois, le ministre provincial de l’économie est resté injoignable.