RDC: La certification du cobalt artisanal fait débat
Juillet et mois d’aout dernier la GLOBAL BATTERY ALLIANCE, une plateforme de collaboration public-privé d’institutions et organisations a lancé une initiative pour le contrôle de la traçabilité et de la certification du cobalt artisanal de la RDC. Cette initiative n’a pas suscité d’enthousiasme du côté Congolais. Quelques experts du secteur minier réuni fin août à Kolwezi, capital du cobalt, estiment que c’est une formalité de trop car il existe des outils nationaux de traçabilité de ce cobalt. Le cobalt artisanal représente près de 20% de la production nationale.
Pour Global Battery Alliance, produire des batteries de manière responsable, c’est entre autre lutter contre les violations des droits de l’homme dans les sites d’exploitation du cobalt et garantir des conditions de travail sûres tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Selon certains membres de cette plateforme présent à Kolwezi, beaucoup reste encore à faire dans les sites miniers artisanaux en RDC. Les creuseurs artisanaux produisent ce minerais stratégique dans des conditions encore difficiles et les enfants sont toujours présents sur les sites miniers. Il faut donc une certification internationale de ce minerais, estime cette plateforme des géants miniers. Une initiative qui suscite un débat coté Congolais. Me Freddy Kitoko, directeur général de IDAK
‘’Nous ne comprenons pas pourquoi Global Battery ne veut pas prendre en compte les outils de traçabilité que nous avons dans le pays. Il y a le manuel de traçabilité, le code du travail, le code minier. Si ces outils ont des faiblesses, on peut juste les renforcer et que la traçabilité puisse se mettre en place de manière efficiente.’’
Une autre initiative internationale sur la certification du cobalt . C’est Alliance pour le Cobalt Equitable. Elle a vu le jour… et entend s’implanter en RDC.
Les coopératives qui encadrent les creuseurs artisanaux ont des avis partagés. Pour les unes ,une certification internationale aura un impact sur la bonne gouvernance du secteur. Selon elles, travailler dans le secteur minier artisanal Congolais, ‘’c’est un vrai parcours du combattant ‘’, assure Theo MAFO, président de la fédération des coopéeratives minières à Kolwezi . Mais pour d’autres, on ne peut prendre une initiative sans associer la partie Congolaise. Jacques Kaumba, responsable de la coopérative minière artisanal de Kolwezi
‘’Nous sommes une société coopérative organisée, la traçabilité c’est une loi. Il y a un manuel qui fixe les obligations de coopératives lorsqu’on extrait les minerais, comment payer les taxes, comment suivre le minerais de l’extraction jusqu’à la commercialisation. Mais parler de certification internationale, ça frustre un peu … Quand on doit prendre des initiatives par les consommateurs sans intégrer les producteurs’’
Intégrer l’État Congolais et les producteurs artisanaux dans l’élaboration du processus de certification du cuivre et cobalt, c’est aussi l’avis des certains experts du secteur minier Congolais. Frédéric Malu est coordonnateur du centre national d’appui au développement, CENADEP
Les consommateurs finaux et ceux qui viennent avec des initiatives, ils ont ce droit-là de dire que ce minerais a été exploité selon les règles de l’art. L’idée est que ces initiatives puissent s’accommoder parce qu’il y en a plusieurs. Mais au niveau local, il y a une inquiétude, surement les coopératives vont supporter un coût. Donc ce coût aura aussi un impact sur le travail du creuseur
Il faut noter que parmi les moyens de contrôle de la production artisanale du cobalt, le gouvernement congolais a inauguré en juillet dernier l’entreprise générale du cobalt . Elle est dotée d’une capacité de 7.5millions des dollars d’achat du cobalt artisanal par semaine. Mais cela risque de concurrencer le centre moderne de négoce construit à Kolwezi par l’autorité provinciale. Lui aussi doit servir de cadre pour la vente des produits miniers artisanaux. Concernant la présence des enfants dans les mines, différentes institutions telle que la BAD travaillent avec la RDC pour leur retrait.