RDC: la situation sécuritaire et humanitaire est plus que chaotique en Ituri (OCHA)
Les ressources minières constituent l’ensemble de la malédiction de la population de l’Ituri dans le nord est de la république démocratique du congo. Dans sa publication de ce jeudi 24 septembre 2020, le Bureau de coordination des affaires humanitaires OCHA dresse un tableau chaotique sur la situation sécuritaire et humanitaire dans la province de l’Ituri.
Selon OCHA c’est depuis janvier 2020 que, la crise sécuritaire a pris un nouveau tournant avec des actes récurrents de violence et des violations des droits humains de plus en plus atroces. Les civils continuent d’être tués, blessés, violés et contraints à se déplacer en abandonnant derrière eux leurs biens et moyens de subsistance. Les villages et les champs ne sont pas épargnés, ils sont pillés et/ou brulés.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) atteste que l’escalade de la violence causant les désolations dans la province de l’Ituri reste notamment causée par des conflits fonciers pour le contrôle des ressources minières.
Les civils sont donc les proies de la barbarie des miliciens qui rôdent dans l’ensemble de la province de l’Ituri qui imposent des atrocités extrêmes « Au moins 636 personnes ont perdu la vie et plus de 1 130 autres ont été blessées à cause des conflits durant le premier semestre de 2020. Quelque 190 incidents sécuritaires tels que des massacres, violences sexuelles, meurtres ont été rapportés durant cette période. Dans ce contexte sécuritaire particulièrement volatile et tendu, les incidents de protection ont augmenté de façon exponentielle en passant de 472 en janvier 2020 à 2 143 pour le seul mois de juillet. » s’alarme OCHA dans sa publication.
Les enfants également ne sont pas épargnés de cette cruauté « Entre mai et juillet 2020, 183 cas de violations graves des droits de l’enfant ont été enregistrés et 83 enfants ont été tués lors d’attaques entre avril et juillet. Cependant, 215 enfants associés aux forces et groupes armés. » comme si ça ne suffisait, les groupes armés ont pillé, détruit ou occupé 79 centres de santé privant ainsi l’accès à la santé à plus de 700 000 personnes et 163 écoles et privant 48 900 enfants d’accès à l’éducation.
C’est dans ce contexte que plus de 1,6 million de personnes ont été forcées de se déplacer et vivent actuellement dans des conditions inhumaines. Et,quatre personnes sur cinq sont en insécurité alimentaire. selon la même source, dans l’ensemble de la province de l’Ituri 81 pour cent de la population de la province est touchée par l’insécurité alimentaire, dont 29 pour cent se trouvant dans la phase d’urgence alimentaire.
Pour résoudre ce fléau lié à l’insécurité depuis plus de deux décennies dans l’Ituri comme partout à l’est de la république démocratique du Congo, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi a tenté plusieurs pistes qui n’ont rien apporté comme solution.
Le ministre de la défense Aimé Ngoy Mukena est arrivé mercredi 23 septembre à Bunia (Ituri) à la tête d’une délégation composé notamment de l’armée et des députés nationaux dont ceux élus de cette province. Et ce jeudi il a présidé une réunion élargie au comité local de sécurité.
En attendant les solutions, les groupes armés poursuivent les massacres contre les populations civiles. Face à l’incapacité de l’Etat Congolais et son armée 58 organisations humanitaires, ONG locales, ONG internationales, agences des Nations Unies font de leur mieux pour donner de l’espoir aux survivants en l’Ituri.