RDC: le fcc accepte sa défaite dans la douleur et la peur de son avenir
Les mots d’ordre ne tiennent plus. Le Front Commun pour le Congo FCC a perdu la bataille la plus importante de son histoire politique en RDC par la destitution de ses lieutenants à la tête de l’assemblée nationale à Kinshasa ce 10 décembre 2020, où il détenait la majorité absolue. Les caciques de la coalition de Joseph Kabila ont cautionné la défaite dans la peur au ventre pour leur avenir politique qui se fracture de plus en plus.
C’était une plénière de plusieurs enjeux politiques au parlement où les députés nationaux se sont réunis pour examiner et voter les pétitions en faveur ou non du bureau Mabunda. Sur 483 députés qui ont répondus présent au palais du peuple, 281élus ont voté oui pour la déchéance de Jeanine Mabunda du Front Commun pour le Congo FCC de la tête de l’assemblée nationale contre 200 en sa faveur. Et, tous les membres de son bureau ont subis le même sort excepté le questeur adjoint
Une défaite cautionnée dans la douleur
« Courage camarades. On ne gagne pas à tous les coups. Redressons nos têtes rapidement. La douleur est profonde, mais elle ne doit pas nous ébranler. Continuons la lutte, chers soldats ». Ces réactions du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) le plus grand parti politique du FCC largement partagées par plusieurs autres cadres de la famille politique de Joseph Kabila.
Un bel exercice démocratique, malgré la douleur de perdre le perchoir de la prestigieuse institution, plusieurs membres de la famille politique de Joseph Kabila ont accepté la défaite, quand bien même ne comptent pas désarmés surtout qu’ils n’ont pas encore dit leur dernier mot sur la bataille que leurs partenaires du cap pour le changement dominent de bout en bout depuis le début de la crise.
« Hommage à Jeanine Mabunda pour avoir dirigé l’Assemblée Nationale . Je reste convaincu que ce n’est qu’une bataille qui a été perdu par le FCC. D’autres étapes nous attendent et le FCC continuera sa lutte pour la Démocratie, la souveraineté nationale et la refondation de la nation », a écrit Félix Kabange Numbi.
le fcc ou le temps de la fin?
La majorité de plus de 350 députés à l’assemblée nationale tend réclamée par Joseph Kabila et ses proches vient d’être mise en cause. Les mécontents de la famille politique de l’ancien président et autorité morale du FCC ont eu le plaisir de s’exprimer et de montrer le vrai visage de leur plateforme politique grâce aux pétitions lancées contre leur bureau.
Les mots d’ordre toujours respectés théoriquement et pratiquement dans la discipline et la certitude durant plusieurs échéances politiques ne sont plus suivis. Les votes qui se sont déroulés ce jeudi à la plénière en disent longue. Les membres du fcc ont donc perdu en contribuant à la destitution de leur propre bureau tandis que le mot d’ordre a été donné pour faire échec aux pétitions et montrer le bel visage de la coalition. Malheureusement c’est un véritable drame qui s’est montré contre toute attente de Joseph Kabila.
Ladite défaite est un cataclysme politique qui vient de créer un boulevard certain à Félix Tshisekedi qui va bientôt nommer un informateur pour redéfinir la majorité parlementaire qui annoncera sans faille la chute du gouvernement Ilunga Ilukamba où le fcc contrôle plus de 65 % des ministres au profit d’un gouvernement prédit de l’union sacrée comme annoncée par le chef de l’Etat après les consultations.
Pour plusieurs opposants politiques comme les proches du président de la république Félix Tshisekedi, la destitution du Bureau Mabunda annonce la fin du système Kabila au trône depuis 18 ans « Félicitations aux députés pour ce vote historique. Ils ont répondu aux attentes de la population et honoré la mémoire de nos martyrs, Il n’y a plus d’obstacles pour conduire une politique en faveur de la population & mettre en œuvre les propositions issues des consultations ». a dit Moïse Katumbi Chapwe président de l’Ensemble pour la République.
Il sied de noter que, la destitution inattendue du fcc à l’hémicycle n’incarne que le début d’une longue bataille au sein de l’Assemblée nationale entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi soutenu par l’opposition, car la chute de la Présidente de la Chambre basse du parlement va entraîner un autre vote pour élire un nouveau président et son bureau dans les prochains jours. Sans doute, le grand prêtre du « temple » Kinga kati, Joseph Kabila navigue contre la tempête.