Lubumbashi : quand le droit à la santé des orphelins du Sida est bafoué
À Lubumbashi,ils sont 1136 enfants orphelins du VIH Sida dont 976 sont eux-mêmes porteurs du virus se butent à plusieurs problèmes dont la prise en charge des maladies opportunistes dont ils souffrent souvent. À part les antirétroviraux qu’ils reçoivent régulièrement, les autres maladies ne sont pas prises en compte. Leur droit à la santé est bafoué.
À 18 ans Annie* (le nom a été changé), est orpheline de père et de mère, tous décédés du VIH Sida depuis qu’elle avait 12 ans. Elle-même est une personne vivante avec le VIH Sida ou PVVIH. Elle fait face à une situation difficile, elle a subi une opération qui s’est mal passée. À l’heure actuelle sa plaie s’est rouverte et les matières fécales sont évacués par le ventre. Aucune structure sanitaire ne la prend pas en charge, seule une femme travaillant au programme national multisectorielle de lutte contre le VIH SIDA la prend en charge avec ses propres moyens. « Je viens rencontrer Docteur Micky Ilunga pour qu’elle m’aide avec un peu d’argent pour que j’achète des médicaments que l’on m’a prescrites pour soigner ma plaie ». Explique Annie*. Étant elle-même incapable d’assurer ses soins médicaux.
La prise en charge sanitaire de ces enfants vulnérables est un DROIT
Cet exemple illustre combien il est difficile pour les PVVIH et orphelins de surcroît d’avoir accès aux soins. Si ces enfants ont accès aux antirétroviraux, il n’en demeure pas que les autres pathologies et notamment les maladies opportunistes sont difficilement prises en charge par l’État congolais. Numéro 18 -012 modifiant et complétant la loi 08/011 du 14 juillet 2008 portant protection des droits des personnes vivant avec le VIH /SIDA dans son article 11 dispose : « l’État assure gratuitement l’accès aux soins de prévention, aux traitements et à la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA dans les établissements sanitaires publics et privés intégrés dans la stratégie de soins de santé primaires. A cet effet, il met en place et organise les structures nécessaires à la prévention, à la prise en charge et à l’accompagnement psychologique, social, économique et juridique des personnes vivant avec le VIH/SIDA ainsi que des personnes affectées. »
Les soins de santé primaires sont donc un droit pour ces enfants vulnérables. Les instruments juridiques nationaux et internationaux dont la constitution en son article 47 établit la santé comme étant un droit. Le Pacte Internationales droits économiques, sociaux et culturelles PIDESC en sigle dispose également à son article 12 dispose : « Les États Parties au présent Pacte reconnaissent le droit qu’à toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu’elle soit capable d’atteindre. » mais malheureusement, ceci n’est pas le cas pour les enfants PVVIH et orphelins qui vivent à Lubumbashi.
Les moyens manquent, les orphelins PVVIH livré à eux-mêmes
Docteur Micky Ilunga , coordonnatrice du programme multisectorielle de lutte contre le VIH Sida exprime son désarroi face aux difficultés que cette structure a pour prendre charge sur le plan sanitaire ces enfants : « Ce n’est pas facile d’autant plus que les moyens sont limités. Pour le moment il n’y a que l’Unicef qui nous finance, mais pour avoir des activités parraines, les fonds doivent venir de l’État, si ns pouvons avoir le fond pour lutter contre le VIH Sida l’idéal ». Ces enfants sont doublement vulnérables, faute d’une bonne prise en charge certains perdent la vie a confié la coordonnatrice de PNMLS
John Zenon chargé d’études et planification Division des affaires Sociale à Lubumbashi il explique également que les fonds pour assurer la prise en charge de ces enfants manquent. : « Leur prise en charge pose problème à ces jours. Les infants infectés, ils sont pris en charge avec les moyens de bord. » Il explique qu’on leur donne une attestation d’indigence. Mais même avec cette attestation, il est toujours difficile qu’ils soient pris en charge par une structure privée. « Les structures publiques ou Étatiques sont souvent à court des produits médicaux », déplore John Zenon. Et d’ajouter : « les subsides ne viennent pas il n’y a plus rien. »
Ainsi un grand nombre de ces enfants ne compte que sur eux-mêmes ou sur leurs familles d’accueils. « Certains sont obligés de quémander ou d’emprunter d’autres voies comme la prostitution. » se désole Docteur Micky. D’où le cri de cœur de John, chef de division des affaires sociales « si le gouvernement peu nous venir pour arriver à prendre en charge les vulnérables »