CENI: planifier sans rendre des comptes , le risque d’un cycle sans mémoire

CENI: planifier sans rendre des comptes , le risque d’un cycle sans mémoire

La CENI a publié, le 4 avril 2025, une nouvelle feuille de route électorale 2025–2029. L’institution présente ce document comme un outil de planification pour renforcer la démocratie congolaise. Pourtant, de nombreuses zones d’ombre subsistent.

Selon une analyse d’Ebuteli,un institut congolais des recherches politique dans sa note thématique du mois de novembre  la CENI avance vers un nouveau cycle sans avoir tiré les leçons du précédent. Au moment de la publication, elle n’avait pas encore déposé le rapport général du processus 2021–2024, exigé par la loi. Ce rapport n’a été transmis à l’Assemblée nationale qu’un mois plus tard. Pire encore, aucun audit de la Cour des comptes n’a été réalisé pour vérifier l’usage des fonds électoraux.

Cette démarche interroge. Comment planifier l’avenir sans rendre compte du passé ? La loi organique impose pourtant la transparence et la redevabilité à la CENI. « En agissant avant de présenter son bilan, l’institution rompt avec cet esprit. « indique cette institution.

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Les organisations de la société civile, dont AETA et Symocel, dénoncent une stratégie d’évitement. Selon elles, la feuille de route a été publiée pour anticiper les critiques sur la gestion du cycle 2023, marqué par des ratés logistiques et financiers. L’institution semble vouloir contrôler le récit de sa propre performance plutôt que d’en tirer des enseignements.

« Cette attitude affaiblit la crédibilité de la CENI. Elle donne l’image d’un organe plus politique que technique. Au lieu d’un outil de planification rigoureux, la feuille de route ressemble à un exercice de communication; indique encore Ebuteli. .

CENI : regagner la confiance

 

Pour qu’elle regagne la confiance du public, la CENI doit rendre des comptes. Cela passe par trois actions concrètes. Premièrement elle doit  publier le rapport complet du cycle 2021–2024 , insiste Ebuteli. Ensuite , elle doit permettre à la Cour des comptes de mener un audit indépendant. Enfin , elle doit rendre publiques les données budgétaires et les coûts unitaires des opérations électorales.

Sans ces mesures, le risque est clair . « Un nouveau cycle sans mémoire ni responsabilité. Or, une démocratie solide se construit sur la transparence, pas sur l’oubli », insiste Ebuteli. .