Lubumbashi: Le film » Kinshasa NOW » suscite des réactions
Plus de 20.000 enfants sont dans la rue dans la ville de Kinshasa , capitale de la RDC .La plupart sont rejetés par leurs familles, accusés notamment de sorciers. Mais ces enfants ont des rêves pour leur avenir, devenir médecin , enseignant, ingénieur ……Marc Henri Wanjberg, réalisateur Belge veut interpeller la société Congolaise à travers le Film virtuel Kinshasa Now.
Ce film raconte l’histoire du jeune enfant MICA environ 13 ans. Son papa est séparé de sa mère et se remarie. La belle-mère de Mica le traite très vite de sorcier et l’oblige à se rendre dans une église pour sa délivrance. Le papa de Mica se retrouve dans une position de faiblesse et ne sait rien faire face à la position de femme. Convaincu qu’il n’est pas sorcier, Mica s’opposer à aller voir le pasteur qui d’ailleurs soumet tous les enfants accusés de ces maux à des sévices. Mica n’est plus le bienvenu sous le toit paternel et se réfugie dans la rue. Pour survivre dans la rue, le jeune Mica intègre le groupe d’enfants de la rue de Kingasani à Kinshasa. Mais à la fin, Mica et ses amis se rendent compte que leur place n’est pas dans la rue, ils espèrent étudier et devenir des messieurs.
Pour Marc Henri Wanjberg, réalisateur, ce film est une suite d’un autre intitulé KINSHASA KIT réalisateur également dans la capitale de la RDC . Ici, la réalisateur a suivi un groupe d’enfants de la rue qui a décidé de monter un groupe de musique pour pouvoir quitter la vie de la rue et être considérés comme des enfants « normaux ».
A travers ces films, Marc Henri entend sensibiliser la communauté sur la situation des enfants de la rue en RDC . Et pour cela, il travaille en partenariat avec différentes structures en vue de leur prise en charge
« A chaque fois que je réalise un film, on s’occupe des enfants qui ont participé au tournage, on les place dans les centres, on aide les familles quand il faut avec de petits crédits, on apporte également de l’aide au centre qui les accueille. On a beaucoup travaillé avec le Réseau éducateur des jeunes enfants de la rue ,REJER , à Kinshasa , aussi avec les Salésiens de Don Bosco. »
Que ce soit les enfants acteurs dans le premier film et que ce soit ceux du second film, tous ont été récupérés, certains sont dans des centres, d’autres sont retournés dans leurs familles. Le réalisateur Marc Henri se dit fier
« Les enfants du premiers film ont tous quitté la rue. Aujourd’hui, ils sont tous instruits et ont appris un métier. Ceux du deuxième film ont tous été placés dans le centre OCEPERE. Ceux qui y sont restés, sont à ce jour diplômés et un futur métier »
Le réalisateur du film Kinshasa Now vient d’effectuer un mois et demi de tournée dans quelques villes de la RDC dont Mbuji May et Lubumbashi. Des politiciens, des membres de la société civile et même des enfants de la rue ont vu ce film. C’est une occasion pour réfléchir sur la problématique des enfants de la rue dont le nombre augmente chaque jour en RDC, indique Marc Henri.
Réfléchir, Jean Katambay, enseignant de mécanique et activiste culturel y est arrivé après avoir visualisé le film « Kinshasa Now « et réagi
« Ces enfants sont accusés de sorcier mais en fait les vrais sorciers ce sont les adultes qui cherchent à tout prix à conserver le pouvoir et les doctrines et qui n’ont pas voulu offrir un lendemain meilleur à ces enfants. En mécanique on dit, lorsqu’il y a une panne, c’est le point faible qui paye. Et ici, le point faible de la société c’est l’enfant car il n’a pas la force de réclamer, il n’a pas non plus les moyens pour se défendre devant les adultes . C’est donc lui qui est accusé de tous les maux »
Pour sa part Cécile Pemba, directrice du centre d’art Unyanga de Lubumbashi, qui a aussi participé à la projection de ce film a été touché par l’espoir que nourrissent ces enfants de la rue
«Tout en étant dans la rue , ces enfants rêvent d’un lendemain meilleur. J’ai entendu les enfants dire….. Moi je serai policier, moi je serai un chef …..Cela prouve que malgré tout, leur vie ne s’arrête pas là »
Le film Kinshasa Now a été projeté dans 25 festivals du monde cette année et a gagné 10 grands prix. C’est un film virtuel tourné avec une caméra spéciale qui contient plusieurs objectifs. Il est visualisé à travers une caque.