Lualaba : les oubliés de Busanga abandonnent leurs champs et habitations inondés par Sichohydro
Depuis le 31 mai l’entreprise Sicohydro a débuté l’activité de remplissage du bassin alors qu’une centaine de cultivateurs attendaient d’être indemnisé et délocalisés. Cette opération a fini par inonder les terres alentours. Depuis la semaine du 18 juillet une centaine d’hectares et d’habitations de 188 cultivateurs ont été inondés. Ceux-ci demandent une relocalisation urgente.
Ce domaine agricole acquis 2009 selon Paulin Kapumba Sumbaulo secrétaire de ces agriculteurs regorge en plus des champs des maniocs , des noix de palmes, avocatiers et autres cultures , des maisons d’habitations d’au moins 188 personnes qui ont signé la lettre envoyée à l’autorité provinciale et parvenue à la Rédaction de la Guardia magazine. « A l’heure où je vous parle, nos champs et maisons sont inondés nous ne savons même pas y accédera », explique Paulin Kapumba joint au téléphone. Une délégation du gouvernement a même tenté d’aller voir de près ce qui se passait, impossible d’y accéder, car l’eau a déjà tout envahis. Même le cimetière est également inondé, car l’inondation se poursuit.
Des sinistrés sans habitations, eau et nourriture
« Nous nous sommes réfugiés sur une montagne appelée Makomeno ou se situe l’entreprise Transval, plus de 3000 personnes y vivent au moment où je vous parle ». Explique la même source. « Nous n’avons pas d’eau, nous utilisons l’eau qui découle du cimetière, nous avons tout perdu ». Ces cultivateurs ainsi que d’autres victimes notamment ceux des villages 48 heures, Kamalenge et Monga Lubanza affectés par les mêmes projets, car leurs habitations avaient été détruites en octobre 2020 vivent tous dans ce lieu et c’est dans une précarité sans nom. Le Collectif Mwangaza avait déjà alerté depuis le mois de mai sur cette situation et avait recommandé une juste indemnisation et une relocalisation de ces cultivateurs.
Une indemnisation fictive
Le 6 juin 2021 , les agriculteurs de ce domaine avaient été contacté par le gouvernement provincial avec une promesse qu’une équipe mixte serait mis en place pour procéder au mesurage des terrains et ainsi évaluer l’indemnisation. Cette nouvelle avait réjoui les cultivateurs qui pensaient avoir vu le bout du tunnel. Mais malheureusement, jusqu’à ce jour aucune suite n’a été donné. Leurs champs et domaine inondés impossible d’estimer que peut être le montant d’indemnisation pour chaque cultivateur. le 2 aout dernier , une equipe du gouvernement provincial du Lualaba est descendue sur place pour constater les dégâts et compatir sans plus.
Il faut que déjà malgré les promesses le collectif Mwangaza avait des doutes. Pour lui, c’était juste une manière d’apaiser les cultivateurs pendant l’activité du remplissage se poursuivait.« Ce que nous demandons c’est une relocalisation », insiste Paulin Kapumba qui espère que les autorités pourront mettre une pression pour qu’ils recouvrent leurs droits.