Lualaba : Une société coopérative pour booster la culture du riz à Bunkeya
Le riz est la deuxième céréale la plus consommée en RDC après le maïs. La RDC importe plus de 200 milles tonnes de riz par an selon l’institut national des statistiques. Dans la chefferie de Bunkeya en province du Lualaba , le Grand Chef Mwenda Bantu Godefroid vient d’initier la création d’une société coopérative en vue de promouvoir les différentes cultures dont celle du riz.
L’objectif est de doubler voir tripler la production et permettre à la RDC de réduire ainsi ses importations de riz. Car, à Bunkeya , la culture du riz est la plus importante de toutes. Chaque ménage a au moins un champ de riz à côté d’autres cultures. Actuellement, la production du riz à Bunkeya est estimée à 20.000 tonnes par an. L’espace cultivé par famille va d’un quart d’hectare à des dizaines d’hectares. Mais les espaces à cultiver ne manquent pas. La chefferie compte plusieurs centaines d’hectares de terre arables et des plaines à perte de vue. Seulement, les riziculteurs sont confrontés au manque de moyens pour promouvoir leur secteur
J’ai acquis 36 hectares depuis plusieurs années, déclare Moise Kinsenda, un riziculteur. Faute des ressources financières, je n’exploite que deux à trois hectares par an. Nous pratiquons une culture manuelle. Il est difficile de travailler sur plusieurs hectares avec la force musculaire, explique cet agriculteur. Pourtant , la culture du riz est une source de revenue pour la plupart des ménages de Bunkeya. , explique Kimba Evariste, un autre riziculteur : »Nous pratiquons la culture du maïs pour la subsistance, mais celle du riz nous permet d’avoir les moyens pour se construire une maison, se vêtir, assurer les soins de santé et même la scolarité des enfants. Toute notre économie repose sur cette culture » , déclare-t-il
Appel à l’aide
Les riziculteurs de Bunkeya sont tous unanimes…. Il faut une subvention pour relever le niveau de production du riz en RDC . C’est aussi l’avis de Mwanangwa Mpole , un chef de terre vivant à 6 kilomètres du village de Bunkeya. Il est aussi riziculteur : »L’an dernier , j’ai planté du riz sur 6 hectares. Cette année , je m’apprête à labourer 10 hectares. Je dois recourir à des cultivateurs pour labourer, semer, repiquer et enfin récolter. La location d’un tracteur nous coute cher. Le cout varie entre 100 et 150 dollars à l’hectare. Et donc , pour renforcer la production, l’État doit soutenir financièrement les agriculteurs avec des engins et des tracteurs. On pourra alors produire des quantités importantes de riz, approvisionner les grandes villes de la région et on aura plus besoin d’importer le riz
Un premier lot des tracteurs pour les agriculteurs
Consciente de ce besoin de la population, la chefferie de Bunkeya a intégré dans son plan d’action, la promotion de l’agriculture sur toute l’étendue de l’entité. Une des premières solutions que la chefferie propose à ces agriculteurs, c’est la création d’une société coopérative dénommée NUMBA YA MABALE en langue Yeke qui se traduit « la maison construite en pierre » Toutes les structures organisationnelles sont déjà mis en place et les adhésions ont commencé. Chaque agriculteur peut acheter des parts au prix de 20.000 Fr par part soit 10 dollars. Ensuite, la chefferie de Bunkeya entend doter les agriculteurs des moyens de production. Selon Mwami Nguba , du groupement Nguba , membre du conseil d’administration de la société coopérative NUMBA YA MABALE , le comité local de développement de la chefferie vient d’acquérir 14 tracteurs agricoles qui seront mis à la disposition des agriculteurs de toute l’entité. »C’est un premier lot, affirme Mwami Nguba car la chefferie veut faire de cette coopérative le moteur de développement du secteur agricole dans cette zone.
En rappel par an , la production du riz dans cette chefferie est estimée à près de 20.000 tonnes. Au cours de la saison culturale 2021 -2022 , la coopérative Numba ya Mabale prévoit au-delà des espaces cultivés par les membres, d’exploiter 100 hectares et produire à elle seule environ 400 tonnes de riz.