Haut Katanga : l’entreprise chinoise Da Tang SRL accusée de  porter atteinte au droit du travail

Haut Katanga : l’entreprise chinoise Da Tang SRL accusée de  porter atteinte au droit du travail

Da Tang SL est une entreprise chinoise dont le siège  se trouve dans les installations de la SODIMICO . Cette entreprise fabrique des boulets qui sont utilisés dans les concentrateurs  des usines des Entreprises minières. Les travailleurs de cette entreprise dénoncent des mauvaises conditions de travail qui violent le droit en matière du travail.

Dans un mémo  daté du 04 septembre 2021 plus d’une trentaine des travailleurs dénoncent cette situation. Plusieurs atteintes au droit  à un travail décent ont été relevé, c’est notamment le manque d’équipements adéquats, le non-respect des heures de travail, un salaire minime ainsi que le non-respect de la dignité humaine.  De plus ils dénoncent une autre atteinte liée au droit de former un syndicat.

Un salaire décent  et limitation des heures de travail,  élément clés du droit au travail

« Le travail n’a pas d’horaire fixe, on ne connait ni le début ni la fin du travail », explique ces travailleurs dans leur mémorandum. Clément Mitonga président du Cadre de concertation de la Société Civile de Kasumbalesa joint par téléphone  corrobore ces dires : « les journées du travail  commencent parfois à 3 heures du matin », dit-il. Et pourtant, la législation congolaise est claire, dans la loi portant code du travail dans son 119 article dispose : « Dans tous les établissements publics ou privés, même d’enseignement ou de bienfaisance, la durée légale du travail des employés ou ouvriers de l’un ou de l’autre sexe, quelle que soit la forme dans laquelle est exécuté le travail, ne peut excéder quarante-cinq heures par semaine et huit heures par jour. » cette entreprise porte attente à cette disposition constitutif du droit à un travail , un droit fondamental  consacré à l’article 36 de la Constitution.

Autres chose, les travailleurs dénoncent également le salaire qu’ils jugent d’indécent : « en termes de rémunération dont le plafond est limité seulement à soixante-quinze dollars américains ». Et c’est quelle que soit l’ancienneté  ou la nature du travail. Il faut dire que ce salaire proposé  est inférieur  au salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG).le décret  numéro 18/ 017  portant fixation du Smig du 1er  juin 2018 fixe le taux du SMIG pour le manœuvre ordinaire  à 7075 francs congolais et pour le manœuvre lourds à 8207 francs congolais  soit 3.5  à 4, 5 dollars par jour. Ce montant, ne contient pas ni les allocations familiales moins encore les allocations au logement et au transport. De plus, «  les heures supplémentaires, les congés de circonstances, les congés annuels et autres avantages liés à l’exécution du contrat ne sont jamais payés ».

Des travailleurs sans aucun équipement de protection

Selon le Président du cadre de concertation de la Société civile de Kasumbalesa, ces travailleurs manipulent des fours, mais ils travaillent sans aucun équipement de protection. Selon l’article 159 du code du travail, « les conditions de santé et de Sécurité sont assurées en de prévenir  les accidents du travail, de lutter contre les maladies professionnelles  et  de créer les conditions de travail. »

Notons que le droit au travail  fait partie des droits  économiques, sociaux et culturels consacrés dans le pacte Internationales pour les économiques Sociaux et culturelles  et aussi dans la constitution de la RDC.

Clement Mitonga  explique qu’au courant de cette semaine un plaidoyer sera mené pour que les droits de ces travailleurs soient respectés, il enjoint aux autorités politiques et administratives à l’obligation de protéger  face à cette entreprise qui porte atteinte à leurs droits fondamentaux.