Lubumbashi : décès de Kyungu Wa Kumwanza, un enterrement sous haute surveillance

Lubumbashi : décès de Kyungu Wa Kumwanza, un enterrement sous haute surveillance

Ce jeudi 16 septembre 2021 restera à jamais gravé dans les mémoires de beaucoup de personnes. Certains pour avoir enterré  un père, un leader, un frère, un modèle et un mentor. D’autres  parce que gagné par la psychose ont déserté leur lieu de travail ou n’ont pas pu mettre leur nez dehors. Les rues  et certains coins stratégiques étaient bourrés des agents de la police ou encore des militaires.

Bien des jours précèdent cet enterrement, des folles rumeurs sur des prétendus troubles ont circulé dans la ville. Certaines personnes ont même décidé de n’est pas pointer le bout de leur nez au centre-ville, car les cérémonies funéraires devaient se tenir au bâtiment du 30 juin à quelque deux kilomètres de là. La psychose a petit à petit gagné la population et elle a atteint son paroxysme ce jeudi 16 septembre.

Un dispositif sécuritaire renforcé

Dès mercredi, le ton était déjà donné. Des policiers bien équipés étaient suffisamment visibles. Grand place de la poste, rondpoint carrefour  bref leur présence était plus que d’ordinaire. Et cela ne pouvait pas s’arranger, car l’arrivée du chef de l’État était également  très surveillée. Les partisans du feu Antoine Gabriel Kyungu Wa Kumwanza , appelé affectueusement Baba (père), sont fichés comme des semeurs des troubles. Alors qu’il était encore vivant, ils faisaient la loi dans des quartiers et communes comme  Kenya, Tabacongo, quartier Congo, etc.

Ce jeudi déjà le matin, le ton était donné. La circulation étaient très fluide. L’avenue Kamayola par exemple était barricadée à cause de la présence du Président de la République. Sur quelques avenues comme Mama yemo , Kasavubu c’est à peine qu’il y a des passants. Des taximen ont déserté leur lieu de stationnement. Au centre-ville, plusieurs commerces sont restés fermé par peur d’un éventuel pillage. La ville de Lubumbashi avait les allures d’une ville morte. La ville avait peur.

A midi tout est était fermé. Les vendeurs des fruits et des kiosques de télécommunications sur l’avenue Mama Yemo ont dû fermer précipitamment, car des individus  assimilés à des enfants en rupture des liens familiaux ont proféré des menaces contre eux. Une vendeuse a expliqué que pour préserver sa vie, elle a préféré fermer. Un jeune Cambiste a également  décidé de rentrer plus tôt. De plus, il faut dire que les jeunes qui arboraient les drapeaux et autres signes de l’Union Nationalistes et Fédéralistes du Congo (UNAFEC) étaient très visibles.

Plus de peur que de mal

Si certaines personnes ont même était victime de Racket comme  ce juge du Tribunal de Grande Instance qui s’est vu déposséder d’un téléphone et d’une tablette  alors qu’il était dans son véhicule. Ou encore ces  témoignages non vérifiés qui ont fait état des rackets des téléphones  sur les avenues menant à  Kenya et à la Katuba, l’Armageddon  tant craint n’est pas arrivé.

Il faut dire que la plupart des gens prédisaient une apocalypse le jour de l’enterrement du patriarche. Beaucoup ont eu peur, car de son vivant, Kyungu Wa Kumwanza était aimé, adulé voir déifié par les siens. Il était un leader né et pour certains sa mort était impensable, inimaginable. Il avait défié tous les pronostics, déclaré mort à plusieurs reprises et malgré son grand âge, tel un phénix, il renaissait de ses cendres. Certains de ses partisans les plus farouches promettaient le Chaos. Rien tout cela n’est arrivé ce jeudi 16 novembre.il faut dire que le dispositif sécuritaire était aussi à la hauteur. Tous les services sécuritaires étaient en alerte.

Kyungu wa Kumwanza s’en est allé comme il a vécu. Inspirant pour certains la peur, le respect ou la haine. Il restera à jamais ce grand homme dans les cœurs de beaucoup, l’égaler restera une équation difficile à résoudre.