Lubumbashi: viol collectif des femmes à la prison de Kasapa, des accusés absents au procès

Lubumbashi: viol collectif des femmes à la prison de Kasapa, des accusés absents au procès

Plus d’un an après le viol collectif de 56 femmes détenues de la prison de Kasapa à Lubumbashi, le procès contre ce crime a enfin été ouvert ce jeudi . Le tribunal  de grande instance a siégé en chambre foraine dans l’enceinte même de la prison centrale de Kasapa.  Dix prisonniers hommes  sont poursuivis pour viol avec violence commis  dans cette maison carcérale du 25 au 27  septembre 2020.

A la première audience, aucun accusé n’était  présent. Les présumés violeurs sont actuellement détenus dans la prison de haute sécurité de Buluo à 110 Km de Lubumbashi ou ils avaient été transférés après les incidents. Ils n’ont donc pas pu faire le déplacement faute de moyen de transport, a déclaré le procureur devant le tribunal. L’audience a ainsi été renvoyée au 11 Novembre prochain.

En réaction, l’ong Justicia ASBL qui accompagne les victimes déclarées, se dit satisfait de l’ouverture de ce procès   même si, selon  cette organisation citoyenne,  je cite ‘’ le tribunal éprouvera des  difficultés suite à l’absence de plusieurs victimes déclarées qui ont déjà recouvré leur liberté ‘’. 16  femmes seulement des 56  qui ont subi le viol  collectif se sont constituées partie civile.

Autre difficulté que pourrait rencontrer le tribunal, c’est le manque de moyen financier pour assurer le déplacement des accusés chaque fois qu’une audience sera programmée. Ainsi, l’ong Justicia  recommande au gouvernement  provincial de continuer à apporter son appui au tribunal de grande instance pour que, je cite ‘’ les audiences qui viennent de débuter en chambre foraine à la prison de Kasapa se déroulent normalement en permettant que les 10 accusés comparaissent devant leur juge naturel et qu’elles ne connaissent aucune faille sur le plan logistique et financier ’’, fin de citation.

Pour sa part l’organisation Union Congolaise des femmes des médias dans le Haut Katanga se réjouit du début de ce procès. Toutefois, cette organisation craint que le procès ne prennent beaucoup trop de temps suite aux  problèmes financiers auxquels  le tribunal pourrait être confronté. UCOFEM compte donc poursuivre sa campagne  lancée il y a près de deux semaines  dénommée  ‘’ Une femme, un dollar pour la justice en faveur des victimes du collectif à la prison de Kasapa ‘’. Elle vise à collecter des fonds qui doivent être affectés au transport des accusés afin de faciliter le déroulement des audiences.

Pour rappel, le 25 septembre 2020, des émeutes éclatent à la prison de Kasapa à Lubumbashi, quelques détenus tentent de s’évader. N’ayant pas réussi, ils mettent le feu sur certains bâtiments dont le pavillon des femmes. Ces dernières s’échappent au feu et se retrouvent dans la cour de la prison. C’est là que 56 femmes détenues sont systématiquement violées par des prisonniers hommes et cela  durant  les trois jours du soulèvement. Parmi ces femmes, il y a des mineurs. Selon le rapport de l’ong  Human Right Watch publié en septembre de cette année, 16 de ces femmes sont tombées enceintes et ont eu des bébés à la suite de ce viol, 3 ont contracté le vih Sida .