De la Cop21 à la Cop26, la RDC négocie toujours en position de faiblesse
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a annoncé réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Les forêts du bassin du Congo sont aujourd’hui le premier puits de carbone au monde devant l’Amazonie. Malgré ses potentiels, des experts estiment que de la COP21 à Paris à la COP26 à Glasgow la RDC négocie toujours en position de faiblesse. C’est le constat fait lors du forum scientifique organisé par l’université de Lubumbashi le mardi 9 novembre dernier sous le thème : De la CIP21 à la COP26, enjeux, contrepartie, et perspectives pour la RDC.
Dans sa communication, le professeur Ilunga Muledi doyen de la faculté d’agronomie a expliqué que la RDC possède 47% des forêts du continent Africain. Elle abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde après le Brésil. Elle est un réservoir de carbone et une réserve de biodiversité d’importance mondiale. « Le fleuve Congo, avec tous ses affluents, constitue 10% des réserves mondiales d’eau douce et 50% de la réserve des eaux douces en Afrique. Son débit permet de développer une capacité d’hydroélectricité pouvant produire jusqu’à 100 000 mégawatts. Et que dire du barrage d’Inga à même de produire 40 000 mégawatts à son plus grand rendement ».
Et d’ajouter « Par ailleurs, les tourbières présentes au centre du bassin du Congo, qui stockent quelque trente milliards de tonnes de carbone, l’équivalent de trois ans d’émissions mondiales de CO2, constituent également une piste non négligeable dans la gestion idoine des impacts liés au changement climatique ».
Cependant ce scientifique ajoute que malgré ses atouts à Glasgow, la RDC n’a pu obtenir l’accompagnement nécessaire et intégral dans ses efforts de protection des forêts et de production d’énergie propre et renouvelable, pour la survie de l’humanité.
« En sa double qualité de président de la RDC et de président en exercice de l’Union africaine, Félix-Antoine Tshisekedi devrait à ce que les principaux engagements pris en faveur du continent durant la Conférence internationale de Paris sur le climat soient concrétisés afin d’impulser la marche vers une économie verte. Étant donné que le continent qui produit le moins d’émissions mais qui subit le plus gros des conséquences, l’Afrique attend des pays développés des signaux clairs censés montrer la voie avec des objectifs précis visant à atteindre des émissions nettes nulles d’ici à 2050 ».
Pour sa part Christian Bwenda coordonateur de l’ONG de protection des écorégions de Miombo(PREMICONGO) s’interroge sur l’origine des moyens sensé financer des activités alternatives pour mettre fin à la déforestation en RDC. « D’où viendra les moyens ? A la Cop on parle des fonds verts et on a l’impression que c’est de l’argent qui est disponible et les Etats du sud iront prendre de l’argent dans ce fond pour faire face au problème des émissions de gaz à effet de serre liés à la déforestation dans leurs pays. Et pourtant l’accès à ces fonds n’est pas facile en pratique. Ces fonds ne sont pas des dons c’est sont des prêts »
Il estime que depuis le début de l’histoire de la conférence sur le climat, on n’attaque pas le problème par la racine. Il propose des développer des activités de sédentarisation de l’agriculture pour faire en sorte que les communautés ne soient pas obligées de pratiquer l’agriculture itinérante sur brulis. « Il faut doter les communautés des moyens techniques et financiers pour qu’elles pratiquent par exemple l’agroforesterie afin de cultiver sur place et n’est pas être obligés de détruire chaque année de grande surface de foret. Fournir de l’énergie électrique pour mettre fin à l’utilisation du charbon de bois parce que l’utilisation du charbon, des bois accélère la pression sur la foret ».
Il conclut en disant dans la lutte contre le réchauffement climatique on attaque pas le problème par la racine.