Haut-Katanga : gestion communautaire des forets de Miombo, une aubaine
L’exploitation irrationnelle des forêts dégrade les écosystèmes, réduit la disponibilité en produits forestiers ligneux et non ligneux, celle de l’eau et restreint l’offre de bois énergie. Ces éléments constituent ainsi des facteurs qui compromettent les moyens d’existences et, la sécurité alimentaire, particulièrement, des populations pauvres. C’est dans ce cadre que, la FAO accompagne les communautés du bassin d’approvisionnement de Lubumbashi en charbon de bois, dans la mise en œuvre du « Projet de gestion communautaire des forêts Miombo dans le sud-est du Katanga ». Trente communautés ont adhéré à ce projet, en donnant leur consentement libre et éclairé au préalable, à travers leurs lettres d’engagement.
Depuis l’apparition de la crise sanitaire mondiale liée au coronavirus 2020 on observe des effets à impacts potentiels sur la vie et les moyens d’existence des populations vulnérables, l’alimentation et l’agriculture, la pauvreté et la nutrition, les marchés et les chaînes d’approvisionnement alimentaire. En dépit donc de tous ces problèmes d’alimentation suscités par cette pandémie, les communautés accompagnées par le projet de gestion communautaire des forêts Miombo manifestent leur satisfaction d’autant plus que leurs efforts de gestion durable des forêts ont été récompensés. « Désormais les arbres protégés produisent des chenilles en quantité suffisante. Les chenilles étant non seulement une source de protéines animales mais encore et surtout, une source de revenus pour les ménages de différentes communautés locales ». Explique Sylvie Sheta habitante du Village Sapwe et bénéficiaire du projet.
Grâce aux efforts de gestion consentis par les communautés locales à travers l’adoption des règles de gestion interdisant notamment la coupe des arbres à chenilles et des arbres d’avenir, ces communautés locales, accompagnées par la FAO, se félicitent déjà des premiers résultats qui n’ont pas tardé à se faire remarquer.
Ce Projet qui s’aligne sur le processus de foresterie communautaire en RDC, accompagne les communautés dans trois phases :
1° La phase d’attribution des concessions forestières des communautés locales (CFCL) : vingt-trois communautés ont constitué, avec l’appui de la FAO, des partenaires de mise en œuvre et de l’administration forestière, leurs dossiers de demande de CFCL et les ont soumis à l’autorité provinciale pour signature des Arrêtés d’attribution, conformément à la règlementation en vigueur en RDC. Les sept autres communautés s’appliquent à finaliser leurs dossiers de demande.
2° La phase de gestion : les communautés ont été accompagnées d’abord dans la mise en place des structures de gestion ainsi que le choix des animateurs desdites structures en même temps que dans l’adoption des textes de base devant régir les structures mises en place ; ensuite dans la collecte des données socioéconomiques et des données sur le milieu naturel (inventaires multi ressources) et enfin dans la négociation et adoption des règles de gestion. Cette phase a permis à vingt-trois communautés d’avoir leurs drafts de Plans simple de gestion(PSG) de leurs forêts.
3° La phase d’exploitation qui devra permettre aux communautés de mettre en œuvre leurs PSG, ainsi, les ressources forestières pourront contribuer au développement endogène.
L’activité s’inscrit dans le cadre du projet « Gestion communautaire des forêts Miombo dans le Sud-Est du Katanga », financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM ou Global Environnemental Founds « GEF » et mis en œuvre par la FAO.
Il vise à réduire les émissions de dioxyde de carbone issue de la déforestation et la dégradation des forêts de Miombo. Cela passe, d’une part, par la promotion de la gestion durable et la restauration des écosystèmes forestiers et d’une autre par l’amélioration de la durabilité des moyens d’existence des communautés locales par le biais de la commercialisation de bois de feu et des produits forestiers non-ligneux.