Lubumbashi–Procès viol :plus de protection pour les plaignantes !

Lubumbashi–Procès viol :plus de protection pour les plaignantes !

Depuis le 22 Octobre, 20 femmes ayant subi le viol collectif à la prison de Kasapa comparaissent devant le tribunal de grande instance  de Lubumbashi en tant que partie civile. Ce procès  se tient en chambre foraine dans l’enceinte même de la prison ou le viol a eu lieu il y a plus d’une année.  Dans une telle procédure,  la protection  de la partie plaignante est une obligation légale. Les victimes doivent être voilées de manière à ne pas être identifiées.

Ainsi dès le début de ce procès, le bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme,  section  de Lubumbashi a milité pour que ce principe soit respecté surtout que parmi les victimes, il y a une mineure. Voilà pourquoi, à chaque audience, les plaignantes se présentent devant le tribunal voilées et elles portent chacune un numéro à la place du  nom.

Mais seulement voilà, au cours de l’audience de ce lundi 13 Décembre 2021, certaines femmes parmi les plaignantes sont arrivées à comparaitre presquà découvert sans que  le tribunal ne leur fasse l’observation. Et pendant l’instruction, les membres de la composition  pouvaient citer les plaignantes par leur nom. Ce qui peut exposer ces  plaignantes  aux représailles de la part d’autres prisonniers hommes   car elles sont encore détenues  en prison. Autre entorse, déclare maitre Sylvie Nkolomoni , directrice de l’ONG La voix du  Savoir, je cite ‘’ les avocats des prévenus ont remis à leurs clients les noms ainsi que les numéros correspondants à chaque plaignante. En quoi ces victimes sont –elles protégées ! s’exclame cette défenseure des droits humains.

D’autres observateurs présents à l’audience de ce lundi 13 décembre ont déploré ce qu’ils qualifient de théâtralisation du procès pour viol.

‘’ Comment le président du tribunal peut-il demander à une plaignante victime de viol ayant entrainé une grossesse, d’exposer son bébé devant l’assistance et demander à chaque accusé  de se prononcer si oui ou non, ce bébé  lui ressemble ! Un nourrisson, même issu d’un viol , a aussi droit à  une protection’’, déplore  un autre défenseur des droits de l’homme qui a requis l’anonymat.

Pour maitre Sylvie Nkolomoni, les institutions judiciaires à Lubumbashi doivent  améliorer les mesures de protection des survivantes de viol  au cours du procès. Aussi, ajoute-t-elle,  le corps judiciaire a besoin d’un renforcement des capacités sur la lutte contre les violences sexuelles et surtout sur la conduite d’un  procès pour viol.