Lualaba: le droit à la santé bafoué des impactées du barrage Busanga
Le projet du barrage hydroélectrique de Busanga dans la province du Lualaba a impacté plusieurs communautés. Des habitants de trois des villages Monga-Luboza, Kamalenge et 48 heures ainsi qu’une centaine d’agriculteurs ont été délocalisés et certains sans indemnisation depuis novembre 2020. Le déversement des eaux du bassin de retenue au mois de mai 2021 a enclavé des centaines de personnes. Ceux-ci ont des difficultés pour se déplacer et surtout elles n’ont pas accès à des services de base, notamment les hôpitaux.
Ces communautés se sont installées au village Makomeno qui est entouré des eaux. Ici, il n’y a ni hôpital, ni centre de santé à proximité. » Nous n’avons pas d’hôpitaux, ni de pharmacie, quand nous tombons malades, nous ne savons pas quoi faire « . Explique Marie Monga , une femme rencontrée au bord des eaux de retenue devenue depuis un lac. À côté d’elle, une autre femme bébé sur les bras assise à côté du lac explique qu’elle a dû mettre au monde un enfant sans assistance médicale. « Mon fils n’a même pas eu de vaccin depuis sa naissance », dit-elle.
Non loin de là, c’est un homme heureux, sa fille vient de s’accoucher. Celle-ci n’a pas pu aller dans un hôpital à cause de la distance qui est de 7 km. Elle a accouché à l’aide des femmes âgées du coin dans une maison fabriqué en sacs de raphia.
Santé droit fondamental
Et pourtant, la Santé est l’un des droits fondamentaux consacrés tant par la constitution de la RDC que par les instruments juridiques internationaux dont le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels. L’article 47 de la constitution dispose : « Le droit à la santé et à la sécurité alimentaire est garanti. » Et selon le PIDESC l’article 12 dispose également : « Les États partis au présent Pacte reconnaissent le droit qu’à toute personne de jouir du meilleur état de santé ».
Selon l’organisation Mondiale de la Santé , le « droit de jouir du meilleur état de santé possible » implique que soit réuni un ensemble de critères sociaux favorables à l’état de santé de tous, particulièrement la disponibilité de services de santé. Celui-ci comprend le droit d’accès à un système de protection de la santé qui garantisse à chacun, sur un pied d’égalité, la possibilité de jouir du meilleur état de santé possible.
Il faut dire que pour cette population éprouvent d’énormes difficultés d’ordre médical. Selon le PIDESC , le gouvernement doit tout mettre en place des mesures égalitaires pour un accès au droit à la santé surtout pour une population comme celle de Makomeno qui en plus d’être démunie n’a pas d’accès aux soins de santé primaire.