Lubumbashi: 15 ans de prison pour les accusés du viol collectif
Le Tribunal de Grande Instance a rendu son verdict dans le procès du viol collectif des femmes à la prison de la Kasapa ce mercredi 19 janvier 2022. Plus d’une année après le fait et deux mois et demi après le début du procès , les survivantes viennent d’obtenir justice.
L’audience s’ouvre à 11 heures. Toutes les parties au procès sont présentes excepté les avocats des accusés qui se sont présenté après l’ouverture de l’audience. Les 10 accusés , les 15 survivantes présentes , le ministère public, les avocats , tous sont suspendus aux lèvres de la composition. Le Tribunal décidé de prononcer directement le jugement sans revenir sur la motivation. Le président de la Composition Bwema Mbumu Select prend la parole et lit le jugement : » En conséquence, les condamnant de ce chef pour chaque infraction précitée à 15 ans de prison principal et à une amande juste de l’équivalent en franc congolais de cinq mille dollars américains payables endéans soixante jours ». Ils sont condamnés pour plusieurs chefs, à savoir le viol, le viol sur mineure , incendie volontaire et tentative d’évasion.
Les accusés restent impassibles. Les survivantes ne comprennent rien à ce qui vient de se passer. Madame Kabera Mujijima chef de Division du genre famille et enfants tente d’expliquer aux femmes le verdict. Certaines d’entre elles fondent en larmes. » ils viennent de condamner les violeurs et nous qu’est-ce qu’on y gagne ? », s’interroge l’une d’entre elles. « Nous demandons qu’on nous libère , j’ai déjà perdu mon mariage , j’aimerais mourir à côté de mes enfants », crie une autre survivante en pleurs. Une mineure victime du viol devenue mère suite au viol et inquiète de son état sérologique supplie pour que sa peine soit commué. Elles pleurent toutes. Elles demandent à l’État congolais la grâce, car elles soufrent , certaines sont malades.
Du côté de la division du genre, c’est une grande satisfaction. »nous sommes satisfait , parce que nous avions fait beaucoup des bruits autour. Puisque pour nous, c’est impensable qu’une femme emprisonnée soit victime du viol. » dit Kabera Mujijima. » Ce qui vient de se passer servira de leçons aux prisonniers et aux autres personnes , ils doivent savoir qu’on ne peut pas toucher impunément à la dignité de la femme « . A-t-elle encore dit.
À noter que la société civile et quelques organisations des femmes étaient vent debout pour que le procès débute et pour que ces femmes obtiennent justice et réparation.
Pour rappel, le viol collectif des femmes détenues de la prison de Kasapa s’était produit le 25 et 27 septembre 2020 lors du soulèvement des prisonniers. Une année après les événements , l’ouverture du procès a eu lieu le 29 octobre 2020 . Signalons que les avocats de la partie civile et ceux DES accusés n’ont pas interjeté l’appel à la fin de la séance. Ils promettent de discuter avec les concernés pour la suite .