RDC-Assemblée nationale, les suppléants renforcent la rupture de la redevabilité
L’assemblée nationale de la RDC, compte 86 suppléants sur 500 députés élus afin de représenté le peuple au sein de cette institution chargée de contrôler l’action gouvernementale. Cette situation impacte négativement sur la mission confiée aux députés titulaires mandatés par le peuple lors des élections. C’est ce qui ressort du débat lors du forum public organisé ce mercredi par le groupe d’étude sur le Congo(GEC) sous le thème : « Votre député travaille-t-il pour vous ».
Les Assemblées sont des organes essentiels dans un système démocratique. Elles rassemblent les représentants du peuple. Pour assurer la continuité du travail parlementaire, un mécanisme de remplacement des parlementaires empêchés ou touchés par des incompatibilités avec la fonction a été mis en place en RDC. Il s’agit de la suppléance. Pourtant, il est triste de constater que l’assemblée nationale tout comme les assemblées provinciales sont remplies de suppléants qui ne sont pas le choix du peuple. De ce fait, ils n’ont ni les compétences, ni les aptitudes que le peuple avait vues dans leurs titulaires en les élisant.
Une affaire familiale
Pour la députation, tout candidat doit avoir deux suppléants. Mais la manière dont ces suppléants sont désignés suscite des interrogations. C’est par exemple des enfants qui remplacent leurs pères, des époux remplaçant leurs conjoints, et des parents se remplaçant entre eux…
Bien qu’on ne peut pas interdire à un membre d’une famille de prendre la place d’un autre. Mais en RDC le slogan est devenu : « Si je ne suis plus là, alors je passe mon siège à ma femme, à mon enfant, à mon frère ou à ma sœur. » Déplore un participant
Cette manière de procéder met à mal le travail parlementaire, car les suppléants devenus députés ne se sentent pas redevables devant le peuple, mais devant les personnes qui leur ont cédé leurs places à l’hémicycle.
Sacrifié le choix du peuple
Le rôle du député est de représenter la population qui l’a élu. Le peuple souverain porte son choix sur tel candidat plutôt que sur tel autre, en fonction de certaines qualités, aptitudes particulières et expériences personnelles qu’il lui reconnait. Mais bien souvent, cette personne qui a bénéficié de la confiance de ses électeurs, cède son siège pour aller occuper d’autres fonctions, dans l’administration publique. Par exemple, sur les 86 suppléants que compte l’assemblée nationale, la province du Haut-Katanga compte 21 suppléants qui ont remplacé des députés qui ont choisi d’autres fonctions.
Pas efficaces que leurs titulaires
L’assemblée nationale a un rôle important à jouer dans le processus de développement de la RDC. Pour réussir une telle tâche, il faut que cette chambre soit animée par des personnes qui ont la confiance du peuple, un bagage intellectuel suffisant, des capacités à contrôler l’exécutif, mais aussi une volonté sans faille de défendre la cause des citoyens.
Le cumul des mandats électifs favorise le népotisme en RDC
Aussi longtemps que les vrais députés élus du peuple quitteront leurs sièges au profit de leurs suppléants, le travail de l’assemblée nationale peinera toujours à donner les résultats attendus. Car ces suppléants ont été désignés selon des critères qui n’ont rien à voir avec le mérite et le professionnalisme.