Lubumbashi : opération chasse aux marchés pirates, la Mairie devant un os dur

Lubumbashi : opération chasse aux marchés pirates, la Mairie devant un os dur

Depuis une semaine, la Mairie nettoie toutes les avenues et artères du centre-ville. Aucun centimètre au sol ne doit pas être sale, telle est la consigne donnée par les autorités urbaines aux policiers embarqués dans cette opération baptisée sous le nom « chasse aux marchés pirates ». Elle est une sorte de réédition plus musclée des opérations salubrité et coup de poing menées par les anciens Maires feux Floribert Kaseba Mankunko et Jean-Oscar Sanguza Mutunda.

Si d’un côté, les techniciens de surface munis de tiges de bois et des sacs-poubelles en plastique, se démènent pour débarrasser les trottoirs, des sachets en plastique, des bouts de papier, des bouteilles en plastique, et des restes de nourriture, que jonchent souvent les artères, de l’autre côté, les policiers eux, n’utilisent pas des balais, ni des brosses et des râteaux. Pour tout nettoyage de l’environnement et des mentalités, ils administrent sans ménagement des coups de matraques, des bâtons et des ceinturons aux vendeurs de coins de rues installés sur la plupart des chaussées.

Etalages en bois et chaises en plastique brisés, les glacières et les casiers de boissons sucrées emportées, la friperie brûlée, et les casseroles de nourriture de restaurants de fortune renversées par terre.

Au-delà de cette opération de salubrité qui chaque fois, met les policiers aux prises contre les vendeurs de rue, les commerçants ambulants et les débrouillards, on ne peut que se poser plusieurs questions sur ces opérations menées à des cycles réguliers et qui ne donnent pas les résultats escomptés.

En effet, des jours après le passage des policiers, les vendeurs de rue acculés par la pauvreté, dépourvus d’autres ressources, réinvestissent les chaussées pour y écouler des pains, des beignets, des biscuits et autres friandises ou boissons sucrées.

Le problème fondamental qui pousse les ménagères et leurs rejetons sur la voie publique, est la recherche de quoi survivre. Car, il n’y a pas d’emplois, et le chômage est endémique. Et en attendant la création d’emplois dans les années à venir, les familles dont l’homme et la femme sont chômeurs, n’ont pas de choix que de se réfugier dans le petit commerce. Cette activité lucrative leur permet de tenir le coup, de trouver de quoi payer le loyer et de quoi nourrir une fois le jour, et tard dans la nuit, leurs rejetons. Et pour que ce commerce soit rentable, il faut être sur la voie publique, plus visible pour espérer que sa petite marchandise soit écoulée. La Mairie réussira-t-elle cette fois ci à mettre fin aux marchés pirates ? La question reste posée.