RDC : scinder la SNEL pour améliorer la déserte électrique ?
Dans plusieurs quartiers de Lubumbashi, les habitants n’ont pas accès à l’électricité pourtant ces quartiers sont bel et bien alimentés en énergie électrique. Depuis 2002, la Banque Mondiale a recommandé la réforme de la Société Nationale d’Electricité(SNEL) en vue d’amélioré la déserte en électricité. Cette recommandation qui tarde à être appliqué prévoyait de scinder la SNEL en trois sociétés à savoir la production, distribution et le transport. Comment la mise en application de cette recommandation va-t-elle améliorer l’accès à l’énergie ? C’est la question que nous avons posée à Freddy Kasongo il est coordonateur de l’Observatoire d’Etudes et d’Appui à la Responsabilité Sociale et Environnementale(OEARSE), une structure de la société civile qui fait partie de la plateforme Mwinda.
Pour Freddy Kasongo, la cession elle seul ne permettrait pas à la RDC d’améliorer la déserte en électricité. Mais cela permettrait plutôt à la SNEL de ne pas être arbitre et joueur à la fois. « La SNEL comme l’un des premiers producteurs de l’électricité est détenteur de la ligne. Elle ne permet pas à d’autres partenaires de mener une concurrence loyale dans le secteur. Elle est la seule qui autorise le passage de l’électricité dans ses lignes et peut refuser à ce qu’un operateur tierce qui a produit l’électricité puisse le transporter à travers ses lignes ».
En 2014 la RDC avait voté la libéralisation du secteur de l’énergie quoique mise en œuvre partiellement. Freddy Kasongo estime qu’à travers cette libéralisation le législateur voudrait répartir les rôles des intervenants dans ce secteur. Car depuis l’indépendance, le secteur de l’énergie en RDC est géré par une entreprise commerciale dont l’Eta est actionnaire principal. Il estime qu’en appliquant cette recommandation qu’il se posera un problème d’équité. « Du moment où la SNEL est devenue est une entreprise commerciale comme les autres entreprises et elle est dans la distribution elle a l’avantage de détenir la ligne nationale. Des voix s’élèvent pour dire qu’il faudrait que celui qui détient la ligne nationale soit l’Etat ou un opérateur tierce c’est ce que la loi de 2014 appelle l’autorité de régulation »
Pour lui améliorer l’accès à l’énergie électrique implique plusieurs facteurs qui vont au-delà de la recommandation de la banque Mondiale « Le premier facteur c’est la quantité d’électricité produit qui est en ce jour insuffisante, le deuxième facteur c’est les infrastructures qui sont vétustes et souvent sabotés par des personnes qui volent les câbles électriques. Il qu’a d’une part la production de l’électricité avec des énergies renouvelables et tant d’autres, il ya le transport de cette énergie qui nécessitent la réhabilitation et la perfection des lignes de transport résistant mais aussi il y’a des concessions de distribution qui devrait être attribuées pour qu’on sache qui fait quoi et éviter la superposition des distributeurs ».
Selon la Banque Mondiale, si l’électrification se poursuit au rythme de ces 10 dernières années, 80% de la population vivra toujours sans accès au réseau électrique d’ici 2030. Car le pays n’a plus connu d’avancée significative dans le développement de sa production électrique depuis 1982.