Lubumbashi-Affichage des tarifs judiciaires : des résultats moins encourageants
RCN Justice & Démocratie a lancé depuis le mois d’octobre 2018 la phase 2 du projet anti-corruption « Kuleta Haki » dans la ville de Lubumbashi. Dans le cadre de la lutte contre la corruption qui se vit telle une gangrène au sein de la société RD Congolaise e plus particulièrement dans le secteur judiciaire, toutes les compétences et tous les moyens de communication ont été capitalisés pour parvenir au bout de cette pandémie. Dans ce contexte, RCN s’est convaincu d’afficher le tableau tarifaire des frais payés en justice par les justiciables. Une initiative pour congédier l’ignorance dans le chef des justiciables, mais aussi et surtout pour faire barrage au personnel judiciaire corrompu.
Au cours de ce projet, outre les activités organisées par l’Union Congolaise des Femmes des médias(UCOFEM), un partenaire de RCN Justice & Démocratie, le réseau a tenu une activité de grande importance qui a fait l’objet d’une évaluation par le professeur Gabin Bady Kabuya, le directeur général de l’Ecole de criminologie à Lubumbashi. Ladite évaluation a concerné le rapport d’affichage des tarifs judiciaires. Cette activité a été réalisée en 2020 dans la ville de Lubumbashi.
Selon l’orateur, la corruption a été encouragée dans une certaine mesure, du côté des justiciables, parce qu’ils ignoraient le tarif judiciaire. D’où, il fallait prendre des dispositions pour accroître le niveau de la connaissance quant à ce. Dès lors, les justiciables avaient disposé d’une base de données sur base de laquelle toute réclamation était possible. D’autre part, il était attendu que l’affichage contribue à susciter l’esprit de redevabilité de la part du personnel judicaire.
Un total de 22 affiches ont été affichés sur l’étendue de la ville de Lubumbashi, au Palais de justice et dans des parquets dans différentes communes voire aux cachots de la police. En fait, le travail de terrain a indiqué que 90% des personnes interrogées ignoraient complètement l’affichage de ce tarif judiciaire, bien que ces affichent soient en format visible et placés en des endroits ouverts au public. Différentes causes ont été relevé dont le manque d’intérêt à la lecture, l’analphabétisme, la langue utilisée (le français) et même les endroits qui ne sont fréquentés qu’en cas d’un problème avec la justice. Autrement, la population est psychosée pour y arriver. Mais il y a lieu de relever le fait que de façon générale, les justiciables sont toujours accompagnés par des avocats qui sont sensés maîtriser les différents frais de justice au compte de leurs clients. Mais cela n’exclut pas que les justiciables soient informés.
Malgré ces quelques aléas, l’activité reste à encouragé et à relancer dans la mesure du possible en combinant les moyens de communication et la sensibilisation de la population et du personnel judiciaire en vue de réduire la corruption.