Lualaba-pollution minière à Kambobwa : la société civile propose une commission mixte d’enquête
Les organisations de la société civile du Lualaba proposent la mise en place d’une commission mixte d’enquête afin de mettre fin aux controverses soulevées suite aux allégations des habitants du Village Kambobwa. Ces derniers déclarent être infectés suite à l’utilisation des eaux polluées par l’entreprise minière Tenke Fungurume Mining(TFM).
Pour la société civile, la mise en place d’une commission mixte permettra de savoir si réellement il y’a pollution en vue d’établir les responsabilités. « Effectivement, nous sommes en train de faire pression sur le gouvernement pour qu’une contre-expertise soit faite pour départager les vues et si jamais pollution il y a, que TFM soit responsable et dans le contraire que l’Etat puisse prendre ses responsabilités » Explique un membre de la société civile au Lualaba.
En effet, la population des communautés vivant proche de l’usine à chaux de de l’entreprise TFM se plaint de l’impact de l’exploitation de celle-ci sur l’environnement, la santé ainsi que la qualité de leur vie. Il s’agit des habitants des villages Kabombwa, Kinyama et Panga Ntadi dans la province du Lualaba.
Incriminée, TFM avait organisé une consultation medicale avec un dermatologue dans ce vilage. A la suite de ces consultations, les diagnostiques révélaient des dermatoses qui relèvent des facteurs liés à une hygiène de base défectueuse (manque d’assainissement, hygiène personnelle, manque d’accès à l’eau potable). « Gale vulgaire (71% des cas), Pyodermite, Prurigo, représentent des maladies de la peau non imputable à la présence de la chaux » Selon les termes du dermatologue.
L’association socio-culturel Lwanzo Lwamikuba une organisation des peuples autochtones avait décrié la même situation en janvier dernier. La goutte d’eau qui avait fait débordé le vase était le décès de deux personnes dont une femme enceinte décédée après s’être lavée l’eau de la rivière Kambobwa et un autre homme qui lui a succombé après avoir bu l’eau de la même rivière.
Les plaintes portent sur le tarissement des rivières et cours d’eau ; la Pollution de l’air avec, entre autres, comme effet : suffocation, saignement du nez, gonflement de ventre, mauvaises odeurs, toux, rhume, maux de tête, douleurs aux yeux, etc.
Ces plaintes sont contenues dans la lettre adressée au Directeur Général de Tenke Fungurume Mining (TFM) en date du 28 février 2021 par Southern Africa Resource Watch (SARW), une ONG internationale. Elles ont été également évoquées par la population en présence des responsables de TFM lors de la descente effectuée en date du 1 er juin 2021 par la délégation constituée du Ministère Provincial des Mines du Lualaba, du Chef de Groupement de Nguba, d’un Expert de l’Université de Lubumbashi et des ONG (SARW, Centre Carter, IBGDH, Société Civile de Fungurume, Resources Matters et Cadre de Concertation de la Société Civile du Lualaba).