RDC: la réforme de la loi électorale boudée
Le projet de loi portant réforme de la loi électorale est déposé au bureau de l’Assemblée nationale depuis quelque semaine. Cette loi est très attendue à la Commission électorale nationale indépendante(CENI). C’est d’elle que dépend l’organisation des élections en 2023.
Son traitement en cours à l’Assemblée nationale suscite déjà beaucoup de remous, surtout dans le camp des adeptes de Joseph Kabila.
Pour les Députés du FCC, le traitement de ce projet de loi exige un consensus au préalable. Pour exiger ce consensus, ils ont claqué même la porte de la plénière. Et c’est au moment où la loi devait être examiné. Dans un esprit conciliant, le président de la Chambre Basse du parlement a renvoyé l’examen de cette loi. Et c’est en attendant que les autres députés reviennent aux bons sentiments. Le prochain round se jouera bientot. Mais dans l’entretemps, le Groupe de 13 parlementaires qui avait initié ce projet de loi a pris la revanche en proposant une méthodologie pour l’examen dudit projet de loi.
S’il faut évoquer le consensus, le professeur Samba MUKOKO, le porte-parole du G 13 a rappelé que cette proposition de loi est au départ le produit d’un large consensus. Pour son écoulement, le Groupe avait rencontré toutes les couches sociales . C’ a-d tous les acteurs et tous les regroupements politiques interressépar cette question .
Une pratique malsaine
Parmi les pratiques chères à nos politiciens figure celle des contre stratégies pour embrouiller son adversaire politique afin de sauvegarder ses propres intérêts. Depuis la première République jusqu’à ce jour, l’histoire le renseigne . Les intérêts particuliers et partisans ont toujours primé sur ceux de la communauté, de l’État. Rien de surprenant quand ceux qui ont construit leur règne sur une loi, résiste à toute réforme même si elle satisfait aux intérêts de la République. Voilà une cause du sous- développement : tailler des lois sur mesure.
De nombreux défis attendent les députés nationaux et sénateurs tant sur le plan législatif, sécuritaire que du contrôle parlementaire.
Sur le plan législatif, le Parlement attend aborder la question et le vote de la loi électorale. Les questions relatives aux autres instruments juridiques indispensables pour l’organisation de prochaines élections suivront impérativement. Face aux impératifs qui entourent la tenue d’un processus électoral crédible et apaisé, l’examen de cette loi exige des députés plus de sérieux et une dose en plus de patriotisme que par le passé.