Lubumbashi : tension ou conflit entre communautés?
Par Paul- Pierre K
Le premier ministre SamaLukonde a ouvert le vendredi 21 avril à Lubumbashi, la table ronde de réconciliation entre les communautés Kasaienne et Katangaise. Ces assises voulues par le président de la république Félix Antoine Tshisekedi ,ont pour but de désamorcer les tensions entre ces communautés , qui font craindre des violences. Cette réunion décidée en conseil des ministres du 15 avril, met autour d’une table, des notables des deux communautés. De part et d’autre, on estime que cette rencontre, est une montagne qui accouchera d’une souris.
Des représentants du grand Kasaï à cette table ronde, déclarent que le chef de l’état, devrait plutôt viabiliser leur région. Ce qui arrêtera automatiquement l’exode vers l’ex Katanga. Car l’exode rurale est la principale pomme de discordes entre les deux communautés
Du coté des katangais, on déplore le manque de termes de référence. La société civile du Katanga , recommande de reporter ces assises, le temps d’élaborer des cahiers de charge.
Les membres de deux communautés affirment qu’il n’y a pas de frictions communautaires en ce moment .
Et pourtant
S’il est vrai que la hache de guerre n’est pas déterrée, néanmoins les nerfs sont à vif ,indique un observateur. En témoigne selon lui, la surchauffe apparue après une sortie médiatique de la députée , Dominique Munongo. Dans une vidéo devenue virale, elle affirme que les kasaiens choquent les katangais en mangeant du chien en public. Animal qui selon elle, est considéré comme « un ami »par les Katangais. Dans ce même document visuel, elle fustige l’exode massif des kasaiens vers le Katanga. Ces propos avaient été jugés vexatoires par la communauté kasaienne .
Depuis, dans les deux camps, plusieurs personnes sont montés au créneau .Plusieurs personnalités dont des journalistes et le ministre de la communication et média, ont fustigé les propos de Dominique Inamizi. Une quarantaine de députés nationaux du Katanga, a rencontré le chef de l’état il y a quelques jours dans la capitale congolaise. Martin Kabwelulu qui a fait office de porte-parole, a résumé la situation devant la presse.
Il a évoqué l’exode massif des ressortissants du Kasaï vers l’ex Katanga. Exode qui selon lui, modifie le paysage politique, socio-économique voir écologique au Katanga. La crainte est voir des kasaïens rafler des sièges au Katanga aux prochaines élections, au détriment de la classe politique katangaise
Des sources dignes de foi, indiquent que les députés katangais, ont dit au chef de l’état que depuis son arrivée au pouvoir, il y a une cassure entre le Katanga et la capitale Kinshasa. Il y aurait une sorte de chasse aux leaders de la province cuprifère. Point de vue partagé par la société civile du grand Katanga. Elle cite en exemple, l’emprisonnement de quelques leaders katangais, dont le pasteur Ngoy Mulunda.
Entre les deux peuple les tensions sont récurrentes
Notons que les tensions entre Katangais et Kasaiens, sont récurrents .Lors des élections de 1959,des kasaiens avaient remporté la majorité des sièges .Cela avait débouché sur des violences inter ethnique et le refoulement des kasaiens vers leurs provinces d’origine. En 1992, ces violences s’étaient répétés à la faveur d’une guerre de positionnement de quelques leaders, qui affirmaient vouloir rendre les katangais maitres chez eux.
Pour certains , le risque est grand, de voir des violences similaires ressurgir en 2023.Pour eux cette table ronde qui se termine le 29 avril prochain, est loin d’être un extincteur. Au contraire elle pourrait selon eux, mettre de l’huile sur le feu.