Lualaba: les activistes des droits de l’homme en danger à Fungurume?
L’Observatoire Africain des Ressources naturelles (AFREWATCH) est une organisation non gouvernementale des Droits Humains. Elle est spécialisée sur les questions des ressources naturelles. Dans son communiqué de presse du 02 mai dernier, elle exprime sa préoccupation sur l’insécurité à l’endroit des activistes des droits de l’homme travaillant dans la commune urbano-rurale de Fungurume. Cette insécurité se traduit par diverses formes de menaces que ces activistes subiraient de la part des autorités locales.
Le fait à la base du problème
Depuis la révision du code minier de la RDC en mars 2018 et sa mise en œuvre en juillet de la même année, la commune rurale de Fungurume à l’instar d’autres entités territoriales décentralisées ,bénéficie du payement des 15% de la redevance de la part de l’entreprise Tenke Fungurume Mining.
Selon les organisations de la société civile et les médias, la commune de Fungurume aurait déjà perçu plus de 13 millions de dollars . Et pourtant, jusqu’à ce jour, il n’y a pas de développement.
Pour ces organisations , le statuquo de la commune de Fungurume est tributaire de la mauvaise gestion des fonds issus du payement de la redevance minière. Et elles accusent les autorités communales car selon elles , la gestion de ces fonds est opaque . Exacerbés par cette situation, plusieurs défenseurs des droits de l’homme et journalistes ont dénoncé sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux.
Menaces à l’endroit des activistes
En lieu et place du devoir de redevabilité attendu , les autorités communales useraient des menaces de mort par voie téléphonique à l’endroit des activistes des droits de l’homme. Des tentatives d’empoisonnement se seraient même multipliées contre ces militants . Certains vivent dans la clandestinité. Ils ne veulent plus dénoncer à visage découvert par crainte pour leur vie, affirment certains activistes.
Pour eux, l’objectif serait de les soustraire de la tripartie des activités de suivi de la gouvernance des ressources naturelles. Cette tripartite est constituée de l’État, des entreprises et de la société civile.
AFREWATCH condamne cette suite des menaces à l’endroit des défenseurs des droits de l’homme qui accomplissent pourtant leur mission. Elle les encourage à la solidarité. Vu la gravité de la situation, AFREWATCH sollicite des poursuites judiciaires à l’encontre des présumés auteurs . Egalement , elle exige des enquêtes pour déterminer les responsabilités et punir les coupables.
Je suis la seule Entité territoriale décentralisée qui publie la gestion de la redevance minière
Contacté, le Bourgmestre de la Commune de Fungurume, Christian Mukunto récuse toutes ces accusations. » Vous m’apprenez que je menace les activistes des droits de l’homme« . Répond-il à la question sur les intimidations contre la société Civile. Et d’ajouter : « C’est faux . Car je travaille avec la Société civile. De plus ,elle est membre du comité local de développement ». Christian Mukunto fustige aussi la politisation de la Société Civile. .
Concernant les accusations sur la mauvaise gestion de la redevance minière, là encore il rejette tout en bloc. »Fungurume est la seule ETD qui publie , chiffre à l’appui , la gestion de la redevance minière ». Il s’étonne du fait qu’une frange de la Société civile l’accuse sans preuve.
Toutefois, Afrewach dans son communiqué , recommande aux autorités communales de Fungurume ,de cesser toute forme des menaces et intimidations . L’ONG encourage aussi l’autorité à favoriser l’émergence d’un débat citoyen.