Haut Katanga: les personnes vivant avec handicap plaident pour un climat politique apaisé
Les personnes vivant avec handicap de Lubumbashi ont organisé une messe d’action de grâce ce samedi 07 mai 2022. Les handicapés moteurs, les albinos, les aveugles, ainsi que les sourds-muets se sont tous réunis en la paroisse Mère du Sauveur du camp Maramba. Et ce , pour la prière en faveur de la paix . Mais aussi prier pour leurs frères handicapés vivant dans les zones en conflit, notamment à l’Est de la république. Car , ils sont les plus vulnérables.
Pour Simon Kalenga président de l’association des albinos , les conflits affectent plus les personnes vivant avec handicap. « Compte tenu de ce que nous rencontrons comme problème, ça peut être la guerre, les catastrophes naturelles, etc. Vous allez vous rendre compte qu’une personne valide aura la chance de s’enfuir. » Explique t-il. Et de continuer: » Mais , une personne vivant avec handicap ne peut pas se déplacer facilement. Alors, nous, nous avons pensé à nos frères qui vivent à l’Est où il y a la guerre .Et nous nous sommes dits qu’on peut organiser une messe d’action de grâce afin de demander la bénédiction et la protection divine ».
Des personnes vivant avec handicap , des laissés pour compte
Dans son discours prononcé pour la circonstance, Jean-Paul Ngwej, président des personnes vivant avec handicap du grand Katanga, a souligné que cette catégorie de personnes a toujours été objet de discrimination en RDC. « Selon les statistiques, jusqu’à la fin de l’année 2021, la densité démographique de la population congolaise est estimée à 90 794 000. Ainsi, 1 1000 000 d’habitants sont constitués des personnes handicapées, soit 12 % de la population. Et pourtant, seulement 0,05 % ont un travail. De plus, elles travaillent dans des conditions très défavorables ». Dit-il avant d’ajouter : « Ces opportunités nous sont offertes soit par la bonne foi des entreprises privées ou par de sacrifices suprêmes des certaines personnes courageuses malgré leur handicap.’,
De son côté , Simon Kalenga a également fustigé le fait qu’aucun effort n’est fourni pour améliorer la situation. » Grand est notre regret de constater aujourd’hui , plus de 60 ans après l’indépendance, il n’y a aucun regard favorable sur les personnes handicapées. Et comme si cela ne suffisait pas, rien n’est fait pour d’assainir le climat politique. Sans la paix, le train de développement ne restera qu’un idéal en lieu et place de sa concrétisation. »
Par la même occasion Jean-Paul Ngwej a lancé un message à tous les dirigeants. Celui de faire preuve de bonne foi en évitant d’accentuer la douleur de ses semblables. Par exemple en se concentrant pas sur des lois telles que celle dite loi Tshiani qui risque, selon lui, de retarder encore le processus de développement. « Trouvez, chers politiques, des solutions pour équilibrer le système économique, social et même politique au lieu de créer des crises politiques »
« La guerre nous affecte »
Mado Ngalula, secrétaire des personnes vivant avec handicap du camp maramba a déjà vécu les effets de la guerre. « Moi j’ai vécu à l’Est du pays en 1960, ma propre famille m’avait abandonnée dans la maison dans mon état d’infirmité. Tout le village avait fui et ma famille m’avait dit qu’elle reviendra me chercher le lendemain. Je connais la souffrance des personnes infirmes qui vivent dans des zones de guerre. C’est pourquoi nous supplions nos autorités de songer aux personnes handicapées. Nous sommes leurs électeurs, pourquoi ils ne songent pas à nous ? Nombreux sont ceux qui meurent sans être même connus. Nous ne sentons pas la force de notre ministère jusque-là. »
Enfin, Jean-Paul Ngwej a exhorté toute l’assemblée à voter utile. « Lors du prochain scrutin, regardez non les dons, mais l’esprit des personnes qui se pressentent comme candidat. Nous devons aussi réclamer nos droits. »