Etat de siège : Amnesty demande la révocation des pouvoirs accordés aux militaires
Amnesty International a tenu un point de presse ce 10 mai 2022 à Kinshasa. Le thème ,l’impact de l’État de siège sur les libertés publiques. Cette ONG internationale des droits de l’homme a fait une autopsie de l’État de siège dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri. Pour elle, il est temps d’y mettre fin.
L’État de siège dans ce deux provinces a permis aux militaires de gérer . Ainsi , même la justice est dirigée par les militaires . Ce qui est un frein aux libertés publiques. Par exemple, pour les deux provinces, alors il y a 110 magistrats civils , aujourd’hui à cause de l’état de siège, il y a seulement 47 magistrats militaires. « Des territoires entiers comme lrumu et Djugu en lturi, Lubero et Nyiragongo au Nord-Kivu ne disposent pas d’un seul tribunal ou auditorat militaire ». Même situation dans le territoire de Walikale, ici en plus, il n’y a pas de Parquet.
« Il y a dans les provinces sous état de siège une proportion de 1 sur 3 entre magistrats militaires et civils. Neutraliser les juridictions civiles étaient « absurdes et « inutile ». Estime Amnesty International. Autre conséquence, les justiciables ne sont pas jugés par leurs juges naturels. Par exemple, « des voleurs des poules jugés par les juridictions militaires ».
Des journalistes tués , mais pas d’enquête
Pour démontrer que les libertés sont restreintes. Il y a eu au moins trois journalistes tués » en Ituri et au Nord – Kivu depuis la proclamation de l’état de siège. Mais le problème, fustige Amnesty internationale , « il ne s’est rien passé, ni enquête ni justice ». Autre fait, trois députés provinciaux sont aux arrêts dans les deux provinces sous état de siège,un autre du Nord – Kivu vit en clandestinité. Car recherché par les autorités militaires pour avoir critiqué l’état de siège.
Compte tenu de ce qui précède, Amnesty demande au Président Félix Tshisekedi de « révoquer purement et immédiatement tous les pouvoirs accordés aux militaires » dans les provinces sous état de siège. Demande à l’autorité d’adopter un plan « clair de sortie » de l’état de siège. Et en même temps demande à la communauté internationale de « dénoncer publiquement le risque que l’état de siège devienne un régime permanent » . Et elle doit aussi exprimer des inquiétudes quant « au recours excessif à la détention provisoire, aux mauvaises conditions de détention ».
.