RDC -suppléance: pourquoi les politiques choisissent la famille biologique
Le jeudi 12 mai dernier, les députés ont finalisé l’examen de la proposition de la loi électorale. L’un de point crucial est la suppléance des membres de la famille biologique. Bien que ceci a créé un tollé général. Mais, pourquoi la majorité des députés choisissent comme suppléants les membres de leurs familles ? La question a été posée à Maïtre Mbuyu Luyongola membre du FCC et Jean-Claude Muyambo Kyassa ancien bâtonnier et président du parti politique SCODE et membre de l’union sacré.
Si un nombre important de citoyens pensent qu’avoir un membre de famille comme suppléants frôle l’indécence, certains politiciens pense par contre que ça ne pose pas réellement un problème. « Il n’y a pas d’inconvénients à ce qu’on choisisse un membre de sa famille ». Explique Mbuyi Luyongola du FCC s’exprimant sur la question. Cet avis est également partagé par Jean-Claude Muyambo.
Une question de financement
« C’est le député lui-même qui amène ses moyens », explique Jean-Claude Muyambo . De fait , « on ne peut pas s’esquinter à faire des dépenses et puis vous prenez une personne pour des raisons objectives ». Ajoute Mbuyu Luyungola. Les deux personnalités estiment que dans la mesure où les partis politiques ne financent pas la campagne électorale des candidats, c’est à eux de faire le choix de leurs suppléants. « Ca sert à quoi d’empêcher quelqu’un qui a mis ses propres moyens de mettre un membre de sa famille ? S’interroge Muyambo Kyassa.
Et pourtant , l’exposé de motif de la loi n° 08/005 du 10 juin 2008 portant financement public des partis politiques insiste sur le financement des partis politiques et de la campagne électorale. « Les fonds précités tiennent compte des impératifs du cadrage budgétaire et des priorités de l’État. C’est pourquoi, d’une part, le montant de la subvention à inscrire chaque année dans la Loi des finances pour contribuer aux dépenses de fonctionnement des partis politiques ne peut être ni inférieur à 0,5% ni supérieur à 1% de la totalité des recettes à caractère national revenant à l’État et, d’autre part, la participation de l’État au financement des campagnes électorales à inscrire dans la Loi de finances de l’année qui suit l’organisation de chaque consultation électorale est fixée à 2% des recettes visées ci-dessus ». Mais malheureusement, ces dispositions ne sont jamais prises en compte au cours des législatures dernières.
Une question de confiance
Pour ces deux personnalités, les suppléants non membres de la famille abusent. Une fois qu’ils remplacent le député élu, ils deviennent autonomes. « Il existe des personnes que l’on a mises comme suppléants, lorsque le titulaire est empêché, la personne change d’attitude. Il ne donne plus la cotisation au parti. On lui donne un véhicule, il ne dit pas. Il peut même quitter ton parti et aller ailleurs. Moi-même, j’ai été victime de ça« . Se désole Muyambo Kyassa.
Quant à Mbuyi Luyongola lui , se méfie de la trahison. » Avec les trahisons, les refus d’honorer les engagements, le fait qu’on n’est pas lier aux idéologies du parti.. Et lorsqu’ils ont l’occasion d’aller outre les statuts de leur propre parti , ils s’en vont . On comprend bien quelqu’un qui s’est dépensé pour se faire élire, puisse prévoir en mettant son fils, sa mère ou son épouse. Donc ,c’est une raison qui est tirée de la réalité congolaise ». A-t-il dit.
Effectivement, certains députés ont été déçus par leur suppléant. Le cas le plus récent est celui de Deo Nkusu candidat gouverneur dans le Congo central. Il a obtenu zéro voix , alors que son suppléant député provincial a également voté.
Une question d’intérêt
Pour beaucoup de citoyens notamment des internautes, les députés ont fait passer leurs intérêts personnels au détriment de celui du peuple. Même s’il partage cet avis, il pense, néanmoins, qu’un suppléant membre de la famille est digne de confiance. « Le tout, c’est de savoir quel est l’intérêt de celui qui a été élu. Le peuple l’a élu pour qu’il lui serve. Mais il y a un tas des députés qui ont démontré, une fois élu, il ne sert plus l’intérêt du peuple. Alors doit-on garder le cap pour privilégier l’intérêt du peuple? Dans ce cas on choisi les membres du parti. Ou doit-on être réaliste en disant si l’ami du parti qui peut être le premier ou deuxième suppléant ne tient pas promesse, alors il y aura au moins un autre suppléant sur lequel je peux me rabattre ».
Toutefois, les deux personnalités estiment que le problème réside aussi dans le fait que les gens adhèrent déjà dans les partis, non pas pour des idéaux . Mais ils y viennent pour leurs propres intérêts. Ainsi , les politiciens changent de camps et des idéaux sans gêne. Et c’est ce que font aussi la majorité des suppléants. Ils vont ou vont leurs intérêts