Manono: La tension baisse après le soulèvement des jeunes
Un calme précaire règne à Manono ce vendredi après trois jours de vive tension au quartier Luvua. Au début de cette semaine, des jeunes en colère ont manifesté contre la présence dans leur quartier d’un présumé trafiquant d’organes humains. Selon Pierre Mukamba, administrateur du territoire, une dizaine de maisons ont été détruites et plus de 20 présumés fauteurs des troubles sont aux arrêts.
Dieu Merci Kabila, directeur de la Radio Télé Trait d’union de Manono témoigne : ‘’ tout est parti de la rumeur sur la présence dans la ville d’un trafiquant d’organes humains dénommé ANANI. Il serait arrivé du territoire voisin de Malemba Nkulu et accueilli dans une famille au quartier Luvua, Bloc Bel Air. ‘’
Cette rumeur s’est répandue comme une trainée de poudre dans la cité de Manono et même à Ankoro à 120 Km de là. Alerté, le chef du bloc Bel Air va lancer un appel à ses administrés. Il leur demande d’être vigilants et de veiller sur les enfants. Voilà qui a révolté les jeunes de ce bloc. D’abord dimanche soir, ils s‘en prennent à un habitant du quartier suspecté d’accueillir à son domicile un visiteur en provenance de Malenba Nkulu. Les jeunes incendient sa maison ainsi que tous les biens. Quant aux occupants, ils réussissent à s’échapper et trouvent refuge dans une famille d’accueil. Ensuite ,lundi, les manifestants du bloc Bel Air récidivent. Ils pourchassent cette famille et mettent le feu sur la 2e maison qui l’a accueillie. Pas de victime du côté humain.
La situation dégénère
Mardi, la situation se dégrade. Le mouvement semble se généraliser dans le quartier Luvua. Ces jeunes en colère munis de bâton et de pierres, descendent dans la rue. Ils s’attaquent tout celui qui a construit une belle maison et dont ils ne connaissent l’origine de ses ressources. La police intervient mais elle est débordée. L’armée vient en renfort. Elle tire en l’air pour dissuader les manifestants très agressifs. Finalement, les militaires maitrisent la situation. Par conséquent, depuis ce jeudi, Manono recouvre son calme.
Bilan
A la suite de ces incidents, l’administrateur du territoire de Manono, Pierre Mukamba, dresse le bilan de ces événements. ‘’Au total, 12 maisons et 2 véhicules ont été détruits dont certaines sont incendiées. La police a aussi arrêté 27 jeunes accusés de meneur. Ils sont détenus à la prison de Manono en attendant l’instruction du dossier’’, a-t-il déclaré. Au sujet des victimes de ces actes de vandalisme, l’autorité locale indique ‘’ certaines familles passent la nuit au commissariat de la police, d’autres sont dans des familles d’accueil ‘’ Pendant ce temps, des militaires montent la garde au siège de la Radio télé Trait d’union de Manono. Ce média a aussi été menacé de destruction par les manifestants, souligne son directeur.
Anani, un fantôme ou non ?
Bien que la rumeur sur le présumé trafiquant d’organe ait suscité autant d »inquiétude au sein de la population de Manono et d’Ankoro, personne n’affirme avoir vu ou rencontré cet homme dénommé Anani . Et l’administrateur du territoire s’indigne ‘’ Les services de sécurité travaillent jour et nuit pour retrouver cet homme. Mais jusques là, il n’y a aucune trace. C’est donc juste une folle rumeur, Anani n’est pas réel’’, conclut Pierre Mukamba.