Est de la RDC: quid des solutions pour une paix durable
Depuis des décennies, l’Est de la RDC fait l’objet des conflits armés. Cependant, après un moment d’accalmie, les affrontements entre les Forces Armées de la RDC et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont repris. Ainsi, selon plusieurs langues, il est possible de mettre fin à cette guerre. Il suffit de mettre en place des stratégies afin d’aboutir à des pistes de solutions . Le but étant ainsi de parvenir à une paix durable dans cette partie du pays.
Le professeur Joseph Mudimbi retrace les origines de cette guerre. « Il y a des origines lointaines et proches. Quant aux premières, nous pouvons placer cette guerre dans le contexte de la libération du pays contre la dictature de Mobutu. En effet, vers les années 1990, le Président Mobutu avait proclamé l’émergence du processus démocratique en RDC. Il voulait calquer un processus démocratique taillé à sa mesure. C’est ainsi que Laurent Désiré Kabila, avec l’appui du Rwanda et de l’Ouganda, a pris les armes pour renverser ce pouvoir. »
Joseph Mudimbi rappelle qu’après la guerre de libération , les alliés de Laurent Désiré Kabila se sont détournés de lui. « Mécontents des mesures de Laurent Désiré Kabila, le 02 aout 1998, ses anciens alliés vont se liguer contre le pouvoir en RDC. C’est ainsi qu’ont commencé ces conflits »
La résurgence de cette guerre remonte, selon le professeur, des derniers pourparlers de Nairobi. « On peut parler du mécontentement de ce mouvement par rapport aux consultations de Nairobi. Le M23 se sentant minimisé et écarté, ses combattants ont décidé de prendre les armes. Quant à l’implication du Rwanda, le professeur explique que ce pays argue souvent que la RDC soutient les FDLR.
Quid de la guerre de l’Est
En ce qui concerne les enjeux de la guerre, cet expert Sciences politiques donne un facteur déterminant. « À la base de tout ce que nous observons se trouve le phénomène économique. Pour le cas de la RDC, nous voyons l’exploitation des ressources minières que regorge le pays », dit le professeur.
Pour sa part, la société civile Nord Kivu indique que les causes de cette guerre se situent sur plusieurs aspects. Cependant, son coordonnateur, John Banyene, résume cela en quatre points essentiels. Notamment la question identitaire, les terres , le pouvoir et la recherche des ressources naturelles de la RDC.
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La paix est-elle possible ?
Pour le coordonnateur de la société civile Nord Kivu, c’est toujours possible d’envisager des solutions pour une paix durable dans cette région. »Toute chose a un début et une fin. Il suffit seulement qu’il y ait une bonne politique et de la volonté pour que cette guerre prenne fin. On doit attaquer les causes pour espérer avoir la paix et la sécurité à l’Est », dit-il.
Parlant des solutions de paix durable ,le professeur Mudimbi ,lui, prône les voies politiques. « Toute guerre finit toujours par la paix. En tant qu’africain, il faut toujours dialoguer », dit-il encore. En plus des solutions politiques , la RDC peut également envisager des solutions militaires. « À ce moment-là, le Congo doit s’appuyer sur les puissances étrangères de manière à obtenir des armes nécessaires. Il doit arriver à dompter tous les groupes armés non étatiques qui s’érigent contre le pouvoir de Kinshasa ».
La société civile lève le ton
Pendant ce temps, le coordonnateur de la société civile déplore les conditions de vie difficiles des habitants de cette partie du pays. « La majorité de l’agglomération de Bunagana est déserte. La population a traversé la frontière pour se réfugier en Ouganda. Cela depuis l’incursion du M23 dans cette cité. »
Cette population, victime des violences, demande au pouvoir de Kinshasa d’agir. « C’est révolu de croire que des groupes armés seront intégrés dans l’armée avec leurs grades. Dès lors que ces rebelles ont été déclarés terroristes, ils doivent être anéantis, pourchassés jusqu’à leur dernier retranchement. Leur place n’est plus dans la communauté. En tant que population, nous disons au gouvernement de ne pas accorder une quelconque négociation à ces terroristes du M23. Mais, que notre gouvernement puisse renforcer sa diplomatie afin que le Rwanda fléchisse. Il peut aussi influencer la communauté internationale pour qu’elle sanctionne le Rwanda. Car explique John Banyene, ce dernier est aussi signataire de l’accord-cadre d’Addis-Abeba. »