Lubumbashi: Ingrid , drépanocytaire et futur maman
En ce dimanche 19 juin, journée mondiale de la lutte contre la drépanocytose. Un coup de projecteur est faite sur des personnes qui vivent avec la drépanocytose. L’une d’elle, c’est Ingrid Mukanga une habitante de Lubumbashi. Nous la rencontrons au centre de référence de la drépanocytose à l’hôpital Sendwe.
Âgé de 30, ingrid Mukanga habite le quartier Golf plateau. Elle est diplômée en coupe et couture. Elle s’est spécialisée en décoration d’intérieur et services de restauration. Domaine dans lequel elle évolue aujourd’hui. Et bonne nouvelle, Ingrid est une future maman.
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Quand la différence est sujette de discrimination
L’histoire d’Ingrid est commune à un grand nombre de drépanocytaires. Les premiers symptômes sont apparus à l’âge de six mois. Si ses parents savaient de quoi il retournait, elle, par contre, n’en savait rien. C’est à l’âge de 8 ans qu’elle comprend qu’elle est différente des autres. » Je ne savais pas. J’ai appris que j’étais anémique, à l’école, comme les autres enfants ne voulaient pas jouer avec moi. Et personne ne désirait devenir mon amie ». Dit-elle-t-elle, revivant ces douloureux souvenirs.
Ingrid se remémore comment c’était pénible. « J’ai découvert que la plupart des parents avaient dit à leurs enfants de ne pas me toucher. Parce que s’ils osaient me toucher, je tomberais. C’est comme ça que tout le monde avait peur de m’approcher. Un jour, je suis rentrée chez moi, j’ai posé la question, personne ne m’avait répondu », dit-elle toute émue.
Ingrid n’a pas eu une enfance facile. Elle se souvient encore. « Je passais plus de 20 jours à l’hôpital », dit-elle. » Plus je grandissais, plus j’avais de plus en plus des soucis. Et je me pouvais beaucoup des questions sur mes différences avec les autres. Et un jour, j’ai posé la question à mon père sur tout ce qui m’arrivait. C’est alors que mon père me dira que je souffrais d’une maladie, que je devais vivre avec. Il m’a dit que ce n’était pas grave. Mon père m’a encore dit que j’allais la surmonter « .
Une drépanocytaire et sa lutte quotidienne
Pour ingrid , elle a passé la moitié de sa vie dans les hôpitaux. Mais, elle a fini par trouver un bon médecin. Et avec un bon suivi, ça va pour le mieux. « Avec le nouveau traitement, je passe parfois une à deux ans sans faire des crises. Je respecte les recommandations du médecin au quotidien, explique-t-elle encore ».
Il faut dire que malgré sa maladie, elle aspire à plus. Elle veut vivre comme la majorité des femmes. Mais hélas ! Son état ne le lui permet pas. » Le mariage, avoir des enfants, c’est le rêve de toute personne ». Mais la société nous rend un mauvais service ». Dit-elle, très émue. » J’ai eu beaucoup de déceptions. Chaque fois que j’étais en relation amoureuse avec un homme. Dès qu’il apprenait sur mon anémie, il me rejetait. Alors, quand je suis arrivé à un certain âge, j’ai décidé de devenir mère ». Elle a dû faire face à des remarques très peu reluisantes comme : « je ne peux pas épouser un hôpital ».
Future maman épanouie
Ingrid est heureuse de le dire. Car sa grossesse se passe à merveille. « Je suis enceinte de cinq mois. Je vais avoir un enfant qui va combler le vide dans mon cœur. Même si l’auteur de la grossesse l’a rejeté, elle reste confiante en l’avenir, quand bien même parfois, elle se sent seule. « J’ai voulu avoir cet enfant. Ça me fait un peu mal, mais c’est la vie ».
Bonne nouvelle, depuis qu’elle est enceinte, elle n’a fait qu’une crise. » Je n’ai pas beaucoup de malaises comme les femmes enceintes, je dis que Dieu me fait grâce ».
Il faut dire qu’Ingrid est reconnaissante, elle a défié tous les pronostics. Là où certains ne lui donnaient pas 18 ans, elle en a 30 aujourd’hui. Et aujourd’hui, elle attend de devenir mère. Ainsi, elle pourra réaliser son rêve.