RDC : quelles alternatives pour soigner les enfants malnutris
La RDC s’interroge depuis quelques sur quelles solutions alternatives pour soigner les enfants malnutris. Car depuis deux ans, la plupart des centres de prise en charge des malnutris subissent les effets de la crise due à la pandémie de la covid-19. En effet, ces centres ne bénéficient plus d’aide en lait thérapeutique, en aliments et en médicaments pour les soins des enfants malades.
Dans la province du Haut Katanga par exemple, le taux de prévalence de la malnutrition aigüe est 1.3 % . Ce qui représente plus de 48.500 enfants malnutris. Pour y faire face et sauver la vie de ces enfants, le centre nutritionnel de l’hôpital Sendwe imagine une alternative. C’est ainsi qu’il expérimente une recette avec des ingrédients disponibles sur le marché de Lubumbashi.
À lire aussi :Baisse du taux de natalité et de mortalité dû à la drépanocytose
‘’ Nous avons connu une rupture de stock d’intrants pendant plusieurs mois. Il s’agit du lait thérapeutique et de Plepinat qui est une patte d’arachide enrichie avec des nutriments’’ explique le nutritionniste Etienne Mpoyo, responsable du centre. ‘’ Mais nous ne pouvons pas croiser les bras et regarder les enfants mourir sans rien faire. En tant qu’homme des sciences , nous avons pensé à une solution alternative ‘’
Et ces ingrédients sont le lait , l’huile de tournesol, le sucre et la farine du riz. Pour sa part, Brigitte Nyembo , infirmière stagiaire au centre nutritionnel de l’hôpital Sendwe explique le mode de préparation. ‘’ Il faut 2 cuillères à soupe de la farine de riz, 2,5 cuillères à soupe de lait ( Nido) . Ensuite, on y ajoute une cuillère de sucre et une cuillère d’huile. On dilue cela dans 180 millilitres d’eau . Enfin, la cuisson dure 10 minutes.’’ Cette infirmière précise la quantité journalière pour un enfant malade. C’est en moyenne 8 prises de cette préparation par jour.
Une recette expérimentale
Il faut toutefois préciser que cette recette est encore en expérimentation. Mais elle donne déjà des résultats positifs, se réjouit Etienne Mpoyo, responsable du centre nutritionnel de l’hôpital Sendwe.
‘’ L’enfant aime le gout du riz, même le gout du lait et il tolère. Ce protocole a donné de bons résultats. Sur les 12, 15 cas qui sont admis, tous guérissent. Il y a 2 ou 3 mois, on n’a plus eu de décès ici, du moins pour les cas qui sont traités
Cependant, le prix de ces ingrédients n’est pas à la portée de toutes les bourses. En outre, ils proviennent tous de l’étranger. Ce qui ne facilite toujours pas la tâche aux ménages pauvres. Tout en appuyant ce protocole, le programme national de nutrition PRONANUT a plutôt un autre avis. Il encourage des solutions alternatives en utilisant des produits locaux. Car ils sont vendus à moindre cout. Antoine Ilunga est le coordonnateur provincial du PRONANUT
‘’Nous avons l’arachide produite localement, nous avons le soja. Avec les deux, on fait un mélange de façon diététique pour que cela soit équilibré et donné aux enfants.’’
Le PRONANUT attend les résultats d’une étude approfondie sur les effets du protocole du centre nutritionnel avant se prononcer sur son efficacité