Les FDLR, une menace que dans l’imaginaire de Kagame(Joseph Mudimbi)

Dans une interview accordée à un média français France 24, le président rwandais Paul Kagame a évoqué la situation sécuritaire en RDC. C’est notamment dans sa partie Est, où,  son pays est accusé de soutenir les rebelles du M23. Il évoque surtout la présence de FDLR comme menace pour son pays. Pour Joseph Mudimbi, cette menace n’est réelle que dans la tête de Paul Kagame.

 Ce professeur de L’Université de Lubumbashi et expert en question politique a réagi aux propos de Kagame  tenu e 08 juillet dernier. Peu après le sommet  tenu le 06 juillet à de Luanda où il était question de trouver des solutions aux conflits en RDC.

Les FDLR une menace ?

En effet, pour le  président Rwandais  le gouvernement congolais, et même la MONUSCO soutiennent  les FDLR. Entendez, un groupe rebelle rwandais composé d’anciens génocidaires hostile au pouvoir de Kigali. Comme pour justifier la présence de son pays en RDC.

Pour le professeur Mudimbi, les FDLR ne sont plus en réalité une menace pour Kagame.  « Il est vrai que juste après le génocide de 1994. Les FDLR qui s’étaient réfugiés à l’Est de la RDC constituaient une menace pour le gouvernement de Kigali. Avec le temps, cette menace s’est érodée. Les FDLR à mon avis n’ont pas des leaders déclarés ayant l’ambition de renverser le pouvoir de Kagame. Cette menace n’existe que dans l’imaginaire de Kagame. N’oublions pas aussi que Kagame est plus que déterminé d’en découdre et d’en finir avec quiconque était impliqué dans le massacre des Tutsis en 1994. Il est donc animé par l’esprit de vengeance. La preuve est que les condamnations se poursuivent jusqu’à nos jours. »

Avant de poursuivre « Je pense que la ruse est l’un des éléments les plus déterminants. En diplomatie, la ruse est une valeur. Chacun est sur le qui-vive pour s’assurer de la bonne foi de l’autre. »

Rwanda ou M23?

Pour ce politologue, la présence du Rwanda en Angola se justifie parfaitement. C’est, bien que ce pays continue à nier son implication dans les actions du M23.  « Tout compte fait, Kagame est allé à ces négociations en tant que partie prenante au conflit armé ou militaire que la RDC connaît dans sa partie orientale. Surtout, dès lors que l’on sait qu’il est soupçonné de soutenir le M23 en hommes de troupe et matériel de guerre. Il est considéré comme la tête pensante de ce mouvement. »

Toutefois, le professeur pense que cette interview de Kagame est normale au regard de l’évolution la situation. « La sortie médiatique de Kagame n’est pas du tout mauvaise en soi. Elle permet de fixer l’opinion sur les grandes questions ayant fait l’objet de la négociation à Luanda. La preuve est que même le Président Tshisekedi en a fait. Bref, afin de fixer l’opinion sur les enjeux des négociations, les acteurs à la négociation peuvent faire des sorties médiatique « . Explique le professeur Joseph Mudimbi