Le bloc pétrolier Upemba , un danger pour la biodiversité
Le ministère des hydrocarbures lance le 28 et 29 juillet prochain l’appel d’offre pour exploitation des 16 blocs pétroliers en RDC . Seulement, cet appel d’offre suscite une polémique, car certains parmi ces blocs pétroliers sont situés dans les aires protégées. Pourtant, la loi sur la conservation de la nature interdit toute activité d’exploitation dans ces zones. Les ONG ouvrant dans le secteur de la protection des ressources naturelles craignent que ce projet ne mette en péril la biodiversité dans ces zones .
Parmi les 16 blocs pétroliers, il y a par exemple le Bloc Upemba. Selon la carte présentée par le ministère des hydrocarbures sur son site internet , ce bloc est situé dans le parc national de l’Upemba. C’est une aire protégée qui renferme une biodiversité très riche . On y trouve notamment certaines espèces de poissons endémiques, explique Maitre Sabin Mande , responsable du Réseau des ressources naturelles à Lubumbashi
‘’Dans le parc Upemba, il y a plusieurs lacs dont le plus grand est le lac Kisale. Celui-ci abrite au moins 26 espèces de poissons endémiques. D’ailleurs, la faculté des sciences agronomiques de l’université de Lubumbashi a même mené des recherches sur ces espèces.
Cet activiste de la protection de l’environnement estime que l’exploitation du bloc pétrolier Upemba est un danger pour la biodiversité. ‘’ Ces espèces de poissons doivent être protégés, dit-il. C’est une richesse pour notre zone. Or c’est dans ce rayon qu’est localisé le bloc pétrolier Uupemba. Son exploitation va impacter l’environnement ainsi que l’habitat de ces espèces halieutiques. Aussi, ajoute-t-il, le parc national de l’Upemba renferme également des espèces d’animaux tels que le zèbre, le buffle et le grand Koudou. On leur doit une protection ».
Au total , 9 blocs pétroliers dans les aires protégés
Par ailleurs, selon Green Peace , près de 8 autres blocs chevauchent aussi des aires protégées. Ils empiètent des réserves naturelles , une réserve de biosphère et même le parc marin des mangroves. À l’instar de Green Peace, le Réseau des ressources naturelles à Lubumbashi demande au gouvernement congolais l’annulation de la mise aux enchères de ces 9 nouveaux blocs pétroliers en vue de sauvegarder les écosystèmes et la biodiversité .
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Empiètement négligeable
Selon l’ONG Green Peace, le ministère des hydrocarbures était ferme sur sa position .’’ Aucun bloc pétrolier sur les 16 ne chevauchent les aires protégées’’, déclarait le ministre au mois de mai dernier. Mais cette ONG internationale a consulté l’atlas . Ensuite , elle a démontré au ministère que les aires protégées sont bien concernées. Répondant ainsi à la préoccupation des ONG, le ministère des hydrocarbures reconnait l’empiètement de certaines aires protégées mais, dit-il , de ‘’façon négligeable’’.
Par-dessus tout, Maitre Sabin Mande , responsable du Réseau de ressources naturelles, reste inquiet. On ne peut pas exploiter des ressources naturelles de manière irrationnelle. Il y a risque de laisser le pays en lambeau. Pourtant, la RDC se veut un pays solution. Pour cela, elle doit gérer ses ressources naturelles de manière durable et protéger la biodiversité.